La moitié du personnel de l’Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) La Retraite, situé dans le centre-ville de Quimper (Finistère), a débrayé mercredi 25 octobre 2023 pour dénoncer le climat social.
Par Jean-Marc PINSON,
Si on soigne davantage les salariés, on soignera mieux les résidants ».
C’est par ses mots qu’une salariée de l’Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) La Retraite, à Quimper (Finistère), a résumé le sentiment de mal-être éprouvé par le personnel.
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« On ne parle pas de souffrance physique mais psychologique. On arrive parfois avec la boule au ventre en se demandant combien on sera, si on sera en nombre » ,
témoigne un aide-soignant. « Les familles sont satisfaites de notre travail, elles nous le disent » m ais ce travail est exténuant.
« Le mode dégradé est devenu le mode normal »
« Il y a un problème de matériel, pas assez de gants, de linge. On passe notre temps à courir partout, précise un autre salarié de La Retraite. Le mode dégradé est devenu le mode normal de fonctionnement. Et ce n’est pas uniquement dû au Covid. On manque de personnel. L’ambiance est délétère. »
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Mercredi 25 octobre 2023, pour manifester leur colère et leur ras-le-bol, la moitié des 62 équivalents temps plein ont débrayé. « L’an passé, nous étions à 18 % d’arrêts de travail et d’accidents de travail, c’est beaucoup pour une association. » La Retraite est gérée par l’association la Tour Nevet. Elle a signé, en début d’année, un partenariat avec la Fondation Ildys, un acteur majeur de la santé et de la solidarité en Bretagne, dont le siège est à Roscoff, « avec une fusion en 2024 », assure une manifestante.
« Dépendance accrue »
Fusion confirmée par Élise Ziat, directrice de l’Ehpad qui a reçu une délégation. Sur les conditions de travail, elle rappelle que « le profil des résidants a évolué, l’arrivée en Ehpad est plus tardive, avec une dépendance accrue ». Donc un travail plus lourd.
Concernant les moyens matériels, la direction précise que, dans le cadre du nouveau contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens, réalisé avec l’Agence régionale de santé et le conseil départemental, le niveau de dépendance sera rediscuté avec une demande de moyens matériels supplémentaires.
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Le problème du recrutement était soulevé par le personnel. « Il n’y a pas de poste à pourvoir », rétorque Élise Ziat, qui ajoute que « les postes sont occupées par des personnes diplômées ».
Le cas de deux salariés a été également été évoqué, du moins leur départ à Brest. Une personne travaillant aux ressources humaines et une autre responsable comptable. Les deux, ne souhaitant pas quitter Quimper, ont demandé une rupture conventionnelle. L’un des demandes a été accordée.
La direction joue la carte de l’apaisement et du dialogue. Les salariés, eux, campent sur leurs positions. Avec un mot qui revient dans toutes les bouches : l’usure.
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