80 ans la libération de la Poche de Lorient. Elles explosent de bonheur sur une façade jouxtant le bloc K3 de la base de Keroman. Des bombes colorées, joyeuses, œuvres street art de collégiens du pays de Lorient, à l’heure des commémorations.
Par Pierre WADOUX.
Ces bombes-là ne vous veulent que du bien. Déversées en rafale de leurs avions virtuels, elles explosent sur une façade jouxtant l’immense bloc K3 de l’ancienne base de sous-marins de Lorient (Morbihan). Forteresse de béton, jadis épicentre de la Poche de Lorient.
Huit décennies se sont écoulées. Aujourd’hui, la sinistre base des meutes de U-Boote, vit de bien meilleurs jours. Mais, à l’heure du 80e anniversaire de la Libération de la Poche de Lorient, d’aucuns se souviennent et rendent hommage à celles et ceux qui ont vécu les heures sombres de la libération.
C’est le cas de 70 élèves de cinquième du collège Charles-de-Gaulle de Plœmeur. Avec leur professeur d’arts plastiques, Jean-Yves Gauthé, ils ont œuvré à la conception de cette fresque qui vient de se poser, comme par enchantement, sur la façade de TRR (Thomas Ruyant Racing). « L’entreprise a accepté tout de suite notre proposition, apprécie Jean-Yves Gauthé. L’endroit a du sens : face au K3 et à proximité immédiate de la stèle du souvenir. »
Explosions de bonheur
Jean-Yves Gauthé et ses élèves ont imaginé un vaste ensemble pictural, inspiré du street art. L’œuvre murale, fraîchement posée ce lundi 5 mai 2025, intègre d’ailleurs de nombreux clins d’œil aux artistes du genre. « Il y a du Banksy, du Speedy Graphito, du Stick, du Keith Haring…, détaille le professeur. On y retrouve aussi les préoccupations de nos élèves qui évoquent leurs goûts pour la voile, la pêche ou le football du FCL. »
Mais ce qui prédomine et marque l’esprit, ce sont ces avions en mouvement, ces bombes colorées, pleines de messages de paix, de liberté et de bonheur qui se déversent et explosent.
Du cœur à l’ouvrage
Ces cœurs aussi. « Des noirs pour ceux qui ne sont plus, des rouges, symbole de renaissance. Il s’agissait de remettre en lumière un fait marquant et sombre de l’Histoire, en le détournant grâce au street art. Une culture que nous aimons, défendons et pratiquons au collège. Les élèves ont dessiné leurs messages de paix, nous les avons scannés et imprimé sur vinyle afin de former cette fresque originale. » Et temporaire. Comme tout bombardement, elle n’a pas vocation à s’éterniser. Qui sait ? Le temps sait, parfois, suspendre son vol…
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