La députée Danielle Simonnet, auteure du livre Face à Uber : enquête sur un scandale d’État, a rencontré les chauffeurs de taxi afin d’évoquer l’arrivée de la plateforme à Lorient (Morbihan).
« C’est une journée riche et dense ! » De passage à Lorient (Morbihan) à l’invitation du député écologiste Damien Girard, Danielle Simonnet, députée du XXe arrondissement de Paris, a commencé son marathon avec la visite du centre social de Keryado le matin. Avant de déjeuner avec les représentants des taxis lorientais, vannetais et briochins, d’échanger avec les membres de la branche locale de L’Après, le mouvement politique qu’elle a participé à fonder, de rencontrer la communauté kurde de Lorient, puis de présenter, en fin d’après-midi, son dernier livre, Face à Uber : enquête sur un scandale d’État, à L’Embarcadère.
Un ouvrage qu’elle a décidé d’écrire après avoir été rapporteure de la commission d’enquête sur les « Uber files ». « Les taxis subissent une concurrence déloyale d’Uber, a-t-elle rappelé, puisque les chauffeurs de VTC (voiture de transport avec chauffeur) pratiquent la maraude électronique qui est interdite par la loi. »
« Uber est plus cher que les taxis »
À Lorient, la plateforme Uber s’est installée depuis quelques semaines. Sans que l’on sache exactement combien de VTC opèrent. « Généralement, les chauffeurs de VTC, passant par Uber, stationnent sur la voie publique, à proximité de la gare notamment. Ce qui est illégal, souligne Alexandre Prenveille, président du groupement des taxis lorientais. Nous demandons qu’ils soient contrôlés par la police. »
Au passage, l’intéressé en profite pour tordre le cou à une idée reçue. « À Lorient, Uber est plus cher que les taxis ! » Et les chauffeurs de taxi de le prouver en consultant l’application de la plateforme. « Pour une course jusqu’au Kasino de Larmor-Plage, Uber facture 28 € alors que nous sommes entre 19 et 23 €. »
Conclusion de Danielle Simonnet : « Si les artisans taxis disparaissaient, notamment en zone rurale, ce serait une catastrophe pour l’intérêt général. »
Dès lors, que faire ? « L’Union européenne considère que les travailleurs d’Uber sont de faux indépendants, puisque les tarifs sont fixés par la plateforme. Ils doivent être requalifiés en salariés. L’État a jusqu’en octobre 2026 pour retranscrire dans le droit français la directive européenne. »
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