
L’infamie avait été annoncée par le sinistre de l’intérieur : une vaste opération militaro-policière est en cours à Mayotte depuis quelques jours. Une véritable guerre aux pauvres a été lancée par la République.
Avant même le début « officiel » de l’opération Wuambushu, pas moins de 650 grenades lacrymogènes, 85 grenades de désencerclement, 60 tirs de lanceurs de balles de défense (LBD)» ont été tirés par la seule compagnie de CRS 8, dimanche 23 avril. Des tirs à balles réelles ont également été tirées par les forces sécuritaires du régime de Macron pour « intimider » les opposants au démantèlement des habitats et à l’expulsion de migrants comoriens.
Hier, en direct sur la télévision publique, le Vice-président du Conseil départemental de Mayotte a qualifié les jeunes immigrés Comoriens de «terroristes» et assumé : «Il faut peut-être en tuer.» Dans le même temps, la justice a donné raison aux habitants d’un bidonville de Mayotte en stoppant provisoirement l’opération de destruction de leurs habitations. L’État a immédiatement fait appel de la décision judiciaire.
>> L’opération doit durer de 2 à 3 mois. Il est prévu que 20 000 personnes, essentiellement des Comoriens, soient raflées puis expulsées au rythme de 300 par jour. Trois quartiers de bidonvilles doivent être rasés au bulldozer.
>> Cette opération, néocoloniale, illustre à plusieurs niveau la bascule ultra-autoritaire du pouvoir :
1/ l’utilisation de « troupes de choc » de la police et de la gendarmerie contre des dizaines de milliers de migrants, dans un territoire formellement français et abandonné par les politiques depuis des décennies, va être l’occasion pour le pouvoir de « tester » en condition réelles de nouvelles armes, tactiques et méthodes de répression.
2/ Dans quel département français de métropole tolérerions-nous une telle débauche de moyens armées, avec, en sous-jacent, du racisme ? L’absence de réaction forte, et suivi d’actes, en métropole témoigne du degré de considération des politiques et autres responsables pour les Mahorais, sans parler des migrants comoriens qui expérimentent dans leur chair et vie l’ultra-violence d’un régime qui va, disons les mots, déporter en masse une population déjà installée.
3/ 77 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté national. Et la réponse du gouvernement est de payer, à grand frais, une opération violente et répressive. La réponse aux besoins ne passe pas par le tout-répressif. Au contraire.
Ne restons pas spectateur et silencieux face à la plus violente répression néocoloniale depuis la fin de la guerre d’Algérie.
Unité CGT-26/04/2023
Source: https://www.facebook.com/UniteCGT/
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