Par Marianne DARDARD (Presse Océan)
Deux sites nantais, l’un accueillant un centre LGBTQI +, l’autre quatre associations, ont été vandalisés entre mercredi 17 et vendredi 19 mai 2023. Tous accusent «les extrêmes droites d’être à l’origine de ces dégradations.
Vendredi 19 mai 2023, les inscriptions ont été découvertes dans la matinée, à l’arrivée d’un militant de la Ligue des droits de l’Homme.
Symbole détourné par les extrêmes droites, plusieurs croix celtiques ont été taguées sur toute la devanture du 4, place de la Manu, près du boulevard Dalby. Des croix aux allures de cibles recouvrant les affiches mentionnant les associations présentes dans ces locaux municipaux. Amnesty International, Attac, la Ligue des droits de l’Homme et La Libre Pensée : toutes les quatre sont visées. « C
ela a été fait dans la nuit, car il y a du passage le jour
», estime Manon Souquet, porte-parole d’Attac 44.
Mobilisation contre l’extrême droite
Les quatre associations accusent les extrêmes droites
et ont réagi dans un communiqué commun : Ces nouvelles dégradations de locaux associatifs ont lieu dans un contexte départemental où un maire (celui de Saint-Brevin-les-Pins, ndlr) démissionne et est contraint de déménager à la suite de la violence commise avec l’incendie de ses voitures et de la façade de sa maison et après que des habitant(e)s ont été l’objet de menaces et d’intimidations par des personnes porteuses des idées d’extrême droite. La haine conduit à la violence ».
Nous nous sommes mobilisés pour soutenir l’implantation du centre d’accueil de demandeurs d’asile (Cada) à Saint-Brevin
, poursuit Manon Souquet, qui cite aussi la mobilisation qui a conduit, dans ce même contexte, à l’interdiction du concert du rappeur controversé Millésime K la semaine dernière.
Ces dégradations succèdent à celles constatées, jeudi, sur l’île de Nantes. Ici, c’est le centre LGBTQI + du Nosig qui a été visé, dans la nuit du mercredi 17 mai 2023. L’association fait d’ailleurs le rapprochement avec la date anniversaire de la loi du mariage pour tous et la journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie. En plus des croix celtiques, « le ou les auteurs ont ajouté les tags
xx et xy
(en référence au système génétique de détermination du sexe, ndlr). C’est une attaque transphobe
», juge Violette Cordaro, présidente de Nosig.
De précédentes dégradations
À l’étroit dans ces précédents locaux, cela faisait à peine quelques mois que le centre LGBTI + avait déménagé rue Magdeleine. « À Nantes, ce n’est pas la première fois que l’association est visée par ce genre d’acte, mentionne Nosig.
Il y a un an, l’ancien local avait déjà été tagué et toute la rue avait également été recouverte de croix celtiques. Il n’aura fallu que quatre mois pour que le nouveau local subisse sa première dégradation.
En fin d’après-midi, Johanna Rolland a condamné des actes intolérables
. La maire de Nantes annonce que la Ville va porter plainte pour les dégradations sur les deux sites, en plus de celle annoncée par le Nosig.
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