
Peu touchée habituellement par les mouvements sociaux, l’entreprise Autoliv Livbag, à Pont-de-Buis-Lès-Quimerc’h, connaît une grève d’une partie de son personnel depuis le mercredi 1er mars. Leur revendication ? Une hausse des salaires à la hauteur de l’inflation.
Ce jeudi 2 mars 2023, vers 13 h 30, ils sont une bonne centaine de salariés d’Autoliv Livbag, à Pont-de-Buis-Lès-Quimerc’h (29), à se réunir, dans un des parkings en face de l’entreprise, pour faire le point sur leur mouvement. Après plusieurs échanges, ils votent pour la reconduction de la grève. « On veut récupérer la proposition initiale de la direction », lance un des salariés.
« On a juste droit à des miettes »
La raison de ce mouvement social d’ampleur chez le leader mondial en équipement de sécurité automobile ? Des NAO (Négociations annuelles obligatoires) pas à la hauteur des revendications d’une partie des employés. Leur souhait : obtenir une hausse des salaires suffisante pour compenser l’inflation actuelle.
Depuis mercredi 1er mars à 13 h, une partie des 600 salariés que compte l’entreprise a donc décidé de débrayer. Jusqu’à 150 à 200 personnes a cessé le travail mercredi et jusqu’à 120 ce jeudi. Un élu du CSE (comité social et économique) explique la situation : « À l’issue de la deuxième réunion NAO jeudi dernier, la direction avait fait une annonce officielle qui répondait grosso modo à nos attentes. Mais à l’issue de la troisième réunion, mercredi, la direction est revenue sur ce qui avait été annoncé sous le prétexte que c’est une directive de la direction européenne. Si l’entreprise était en déficit, on pourrait comprendre. Mais nous remontons des millions d’euros à la FSI (Franco suédoise d’investissement). Nous, on a juste droit à des miettes. Entre-temps, on n’a plus de participation et presque plus d’intéressement ».

« On a un accord de principe avec les syndicats »
Le salarié gréviste ajoute : « Aujourd’hui, on se bat pour 15 € bruts par salarié non-cadre, mensuellement. Alors que la CFDT, seul syndicat de l’entreprise et le secrétaire du CSE sont prêts à signer cette proposition, on est 200 personnes à n’être pas d’accord ».
Interrogée, Muriel Queau, directrice des ressources humaines précise : « L’accord des NAO est en cours de signature. On a un accord de principe avec les syndicats ». Concernant le revirement de la direction, elle rappelle : « Tant qu’on n’arrive pas à un accord, il peut y avoir des modifications. Le montant reste le même, seule la distribution est différente ».
Jeudi après-midi, des représentants des salariés en colère ont sollicité la direction pour leur faire part de leurs revendications. Une partie d’entre eux envisagent de monter un nouveau syndicat afin de mieux faire entendre leurs voix. La grève devrait se poursuivre ce vendredi 3 mars.
Karen JEGO
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