
Ils étaient plus de 2 000 manifestants dans les rues de Pontivy, ce jeudi 19 janvier 2023, contre le projet de réforme des retraites engagé par le gouvernement.
À Pontivy, l’appel à la manifestation de ce jeudi 19 janvier 2023 a été très suivie : plus de 2 000 manifestants (1 000 selon la gendarmerie et 3 400 selon les syndicats) se sont donné rendez-vous à la Plaine à 10 h pour protester contre le projet de réforme des retraites lancé par le gouvernement d’Elisabeth Borne. Une forte mobilisation qui s’explique en partie par la participation des secteurs agri-agro et hospitalier, mais aussi par l’absence de manifestation à Loudéac. C’est aussi un véritable rejet du report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans, que défend la réforme, qui en ressort. En témoignent les slogans scandés ce jour, tel que « la retraite à 60 ans, on s’est battu pour la gagner, on se battra pour la garder ».
Agri-agro et hôpital mobilisés
« On réunit Pontivy, Loudéac et même au-delà, c’est vraiment la mobilisation du centre Bretagne », indique Ronan Le Nézet, secrétaire de l’union local CGT. S’il se satisfait de l’importante mobilisation, il n’est pas pour autant surpris : « On connaît bien le territoire de Pontivy-Loudéac, c’est très agricole, ce sont des métiers à forte pénibilité. Beaucoup partent arrivés à la cinquantaine pour inaptitude ». Un constat que partage aussi David Viallard, représentant de la CFDT agri-agro : « Quand on bosse dans l’agri-agro, on commence souvent jeune, sur des métiers qui sont difficiles ». Avec le risque, donc, de ne pas pouvoir arriver en fin de carrière, d’autant que « les entreprises n’embauchent pas les personnes âgées ».
Au top à 64 ans ?
De nombreuses personnes non-syndiquées étaient aussi présentes pour cette mobilisation. Claire et Marie, toutes les deux enseignantes dans un lycée professionnel, affirment « qu’il n’est pas dans [leurs] habitudes de faire grève ». Aujourd’hui, elles dénoncent une réforme injuste : « Ce sont toujours les mêmes qui sont mis à contribution, alors que de l’argent, il y en a ». Elles s’inquiètent aussi pour leur avenir en tant que professeure, « on se demande si on sera toujours au top pour tenir une classe d’élèves de 15 ans, à 64 ans ».
De plus jeunes militants étaient aussi présents. Maïwen a 20 ans, est étudiante et ne se retrouve pas dans le modèle du travail qui lui est proposé. « On nous dit de travailler le plus tôt possible pour commencer à cotiser pour la retraite, mais on n’est finalement pas sûr d’en avoir ».
Après le top départ depuis la Plaine, les manifestants ont défilé dans Pontivy, longeant d’abord les quais, puis joignant le château des Rohan, avant de redescendre à la Plaine par la rue du Général-De-Gaulle et la rue Nationale. La manifestation s’est achevée aux alentours de 11 h 45 sans incidents.