La troisième édition de la Queer Amann, la marche des fiertés quimpéroise, se déroulera samedi 6 juillet, veille du second tour des législatives. Un contexte qui renforce le caractère revendicatif de l’événement, politique par essence.
Par Laura AYAD.
Une marche des fiertés la veille d’élections ? À Quimper, l’événement est inédit. Depuis sa création en 2022, la Queer Amann, la marche des fiertés quimpéroise, a su fédérer un grand nombre de fidèles. L’an passé, l’événement a réuni 2 500 personnes sur la place de la Résistance et dans le cortège. Cette année, hasard du calendrier et des turpitudes de la vie politique, la pride quimpéroise se déroulera le samedi 6 juillet. Soit quelques heures seulement avant le deuxième tour des élections législatives. Impossible alors, pour les deux événements, de ne pas s’entrechoquer.
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Un appel à aller voter
« Il est évident que les élections de dimanche donnent un caractère encore plus symbolique à la pride, reconnaît Anthony Carnot, alias la drag-queen Britany Hart, l’un des piliers de l’évènement. La Queer Amann est par nature une marche des fiertés festive et revendicative, et elle le sera encore plus cette année. Sans mettre de côté l’aspect festif, nous comptons profiter de l’événement pour inciter les gens à aller voter. Car si le Rassemblement national prend le pouvoir, ce sont toutes les minorités et la communauté LGBTQIA + qui vont en pâtir. »
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Pour Doriane Kabahizi, présidente de l’association Phénix, à l’origine de la marche des fiertés quimpéroise, le contexte politique renforce la portée de l’événement : « Les prides sont nées dans la violence. Elles sont intrinsèquement politiques et la nôtre n’échappe pas à la règle. En réalité, le fait d’aller dans la rue et d’occuper l’espace public, c’est déjà politique. » Pour la Quimpéroise, hors de question, dans ce contexte, de jouer la carte de la neutralité. « Évidemment, on va appeler les gens à voter en précisant les risques liés à l’extrême droite. L’arrivée du RN au pouvoir reviendrait à revenir sur quasiment tous nos droits : le mariage pour tous, la PMA, l’accès aux soins pour les personnes trans… Tout ce que nous avons comme droits, qui sont déjà régulièrement menacés, nous les perdrons définitivement. »
On met tout en œuvre pour que la pride se passe dans les meilleures conditions possible, et il n’y a pas de raison que ce ne soit pas le cas cette année.
« L’amour doit triompher sur la haine »
Quid de la sécurité de l’évènement ? Depuis les élections européennes, qui ont consacré le RN, les actes de violence à l’encontre des minorités se sont en effet multipliés dans tout le pays. Une recrudescence des actions et des discours haineux qui révolte Doriane, qui reste malgré tout sereine pour la Queer Amann.
« La violence envers les personnes queer, il y en a toujours eu, rappelle la présidente de Phénix. Pour cette raison, nos événements sont toujours hautement sécurisés. On met tout en œuvre pour que la pride se passe dans les meilleures conditions possible et il n’y a pas de raison que ce ne soit pas le cas cette année. » Pour Anthony Carnot, l’actualité politique rappelle finalement, à ceux qui n’en avaient pas encore conscience, l’importance des marches des fiertés : « Les gens qui se posaient la question de l’utilité des prides vont peut-être enfin comprendre en quoi elles sont essentielles. Car, au fond, elles rappellent que l’amour doit triompher sur la haine. »
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