
Ce mardi 18 juin 2024, un appel à la grève illimitée a paralysé nombre d’établissements de santé privés en France. À Quimper, une centaine de salariés de la Clinique mutualiste de Bretagne occidentale était mobilisée. Tous réclamaient une hausse des salaires. Ils semblent avoir été entendus.
Colère et lassitude régnaient, ce mardi, devant les portes de la Clinique mutualiste de Bretagne occidentale, à Quimper. Répondant à un appel national de la CFDT Santé Sociaux et de l’Unsa, une centaine des quelque 300 salariés de l’établissement du pôle santé de Kerlic s’est mise en grève. Au cœur des revendications ? L’application de l’avenant 33 de la convention collective de l’hospitalisation privée. Un avenant, « signé le 15 mars 2023. Mais il n’est pas mis en place parce que les directions voudraient obtenir un financement de l’État », déplorait à la mi-journée Laurence Trehoret.
« On demande une reconnaissance de notre métier »
Aide-soignante en chirurgie de jour et déléguée syndicale pour la CFDT, elle précisait que cet avenant permet la disparition des salaires situés sous le Smic et l’augmentation des salaires les plus bas de « 10 % au-dessus du Smic ». D’ajouter : « On demande une reconnaissance de notre métier. On fait la même chose que dans le public. On voudrait donc un salaire égal ».
Ce mardi, d’autres mobilisations étaient prévues un peu partout en France, dans les cliniques, les Ehpad lucratifs et les centres thermaux. À Kerlic, la mobilisation a eu un impact sur l’activité de la clinique. « Les opérations ont été déprogrammées aujourd’hui, la chimio aussi », selon Laurence Trehoret. La veille, plusieurs opérations pouvant nécessiter une hospitalisation ensuite avaient aussi été reportées.
« On soutient les revendications », déclare la direction
« On soutient les revendications qui sont portées au niveau national, notamment le principe d’équité entre les salariés du public et ceux du privé, surtout dans un contexte de pénurie d’effectifs de soignants, qu’on connaît depuis quelques années, confiait de son côté le directeur de la clinique, Yannick Goasguen. C’est quand même assez illégitime qu’il y ait aujourd’hui un écart significatif. Je pense que la population n’est pas forcément au courant, ou imagine plutôt que les salariés sont mieux rémunérés dans le privé. Mais ce n’est pas le cas, c’est le contraire ».
Le directeur disait aussi approuver la révision de la convention collective pour que les minima « passent au-dessus du Smic ». Confirmant cependant que « la mise en œuvre de cet accord est liée à un financement de l’État parce que, ça non plus, je ne suis pas sûr que tout le monde le comprenne, mais les cliniques sont aussi financées en quasi-totalité par l’État et la Sécurité sociale… ».
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La grève finalement levée dans la soirée
Dans la soirée, la situation a évolué. Peu avant 18 h, la CFDT a annoncé qu’elle levait le préavis de grève. Car des négociations menées au niveau national ont visiblement changé la donne. « Il n’y a plus de discussion sur le financement, explique Laurence Trehoret. Le courrier impose aux chambres patronales d’appliquer l’avenant 33 dans toutes les cliniques de France ». Une « satisfaction » pour le syndicat, qui indique que la mise en place doit se faire de façon rétroactive, au 1er janvier 2024.
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