
Dès la rentrée de septembre 2025, les élèves qui viennent de familles itinérantes et de voyage bénéficieront de 4 heures de soutien par semaine, s’ils le souhaitent, au collège Auguste-Brizeux, à Quimper (Finistère). Ils pourront venir des différents établissements de la ville.
Par Clemence DILIGENT.
Le collège Brizeux, à Quimper (Finistère) va accueillir dès la rentrée de septembre 2025, une unité pédagogique spécifique (UPS) pour « fluidifier le parcours des collégiens allophones et des voyageurs », indique Céline Hélias, coordinatrice et formatrice pour le Casnav (Centre académique pour la scolarisation des élèves allophones nouvellement arrivés et des enfants issus de familles itinérantes et de voyage).
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« Tous n’en bénéficieront pas »
« C’est un public fragile en raison de ruptures de scolarité liées à l’itinérance », explique-t-elle. Pour les jeunes volontaires, quatre heures par semaine seront consacrées à du soutien, réparti en deux blocs, sur le temps scolaire. « Pendant quelques semaines, à la rentrée, les collégiens vont commencer ou poursuivre leur scolarité. Cela permettra d’évaluer les besoins afin de mettre en place le dispositif en octobre. » Au total, une centaine de jeunes de niveau collège sont issus de familles itinérantes ou de voyage. « Tous n’en bénéficieront pas, précise Céline Hélias. Car ils n’en ont pas tous besoin. »
Et leur présence dans les classes permet de « déconstruire les préjugés et les a priori » sur les gens du voyage. L’objectif est scolaire mais aussi « humain. C’est également pour que ces jeunes et leur famille recréent un lien de confiance avec l’école, qu’il n’y ait plus de rupture de scolarité et donc plus besoin de ce dispositif. » En effet, selon la coordinatrice du Casnav, certains parents sont réticents à envoyer leurs enfants à l’école, en raison de leurs propres mauvaises expériences. « Ce sont des enfants dont les familles sont parfois traumatisées parce qu’elles ne se sentaient pas soutenues. Nous voulons vraiment les rassurer » , reprend Céline Hélias.
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Augmentation du nombre d’enfants scolarisés
Ce dispositif est nouveau dans le département, ce qui est notamment dû à « la sédentarisation et aux réglementations qui font qu’il y a moins d’élèves à suivre l’enseignement à la maison ». Il existe néanmoins dans les établissements du premier degré, donc en maternelle et élémentaire. Céline Hélias espère que dans les années à venir cette initiative pourra aussi se développer au lycée.
Il y aura 15 places à Quimper pour l’ensemble des collèges, mais aussi 15 places dans un établissement de Guipavas pour le Finistère nord. Pour les élèves d’autres établissements du département, c’est l’ancienne règle qui s’applique : « À la demande, l’académie peut donner des moyens supplémentaires pour accompagner un jeune qui en a besoin ». D’autant qu’il y a des profils très divers. « Ce sont le plus souvent des enfants en cours de sédentarisation, qui se déplacent surtout entre mai et septembre, ce qui leur permet une meilleure scolarité. »
Alexandra Verger est l’enseignante de lettres du collège qui sera la référente de l’UPS. « On a eu une élève dans ce cas cette année, que je prenais en soutien. Elle était en classe ordinaire de 5e, et tout s’est vraiment très bien passé. » Tellement bien que le mot s’est répandu, et que certains proches de la famille vont envoyer leurs enfants dans le même collège en septembre.
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