
À Quimper, les urgences de l’hôpital étaient déjà saturées. La fermeture des « petites urgences » de la polyclinique, la semaine passée, n’a pas arrangé les choses. C’est dans ce contexte tendu à l’extrême que le personnel s’est à nouveau mobilisé, ce mardi 28 juin.
« Ce n’est pas parce que c’est devenu courant qu’il faut l’accepter (…). L’urgence des urgences, c’est de mettre l’humain au cœur de l’hôpital »… Quelques phrases extraites du témoignage que cette dame a adressé aux syndicats du centre hospitalier de Cornouaille, après son passage aux urgences de Quimper à la mi-juin. Un passage durant lequel elle est restée « quasiment 24 heures sur un chariot ». Un témoignage fort et bienveillant à l’égard du personnel, qui a été lu au pied de la rampe d’accès du service, ce mardi 28 juin après-midi, alors qu’une trentaine de soignants des urgences débrayaient à nouveau, une semaine après le début du mouvement.

« Beaucoup plus d’entrées en ambulatoire »
Dans les rangs, tous font part de leur « épuisement ». « Une fatigue psychologique, qui prend le dessus sur la fatigue physique », lâche un infirmier. « On se bat parce qu’on est fatigué. Mais on se bat surtout pour la population », insiste l’une de ses collègues. « Pour que les gens ne restent pas sept heures sur un brancard », pointe une autre.
Une fatigue et une charge de travail encore accentuées ces derniers jours. Car le 23 juin, les « petites urgences » de jour de la polyclinique ont fermé leurs portes. Et zone de Kerlic, les soins non programmés de la nouvelle clinique mutualiste n’ouvriront pas avant septembre. La conséquence ne s’est pas fait attendre à l’hôpital. « Dès le matin, on voit la différence. Il y a déjà beaucoup plus d’entrées en ambulatoire », constate une infirmière. « On sent une hausse de l’activité… C’est peut-être dû au pré-été mais il n’y a pas que ça (…). Ce sont tous les patients qui allaient à la polyclinique pour de la petite traumato, et qui viennent maintenant aux urgences », ajoute une autre. De quoi saturer le service un peu plus encore…

Nouveau débrayage en vue
En plus d’exprimer leurs doléances, c’est tout ce quotidien que les agents veulent expliquer à la direction du Chic*. L’échange aurait pu se faire mercredi dernier ; la direction ayant proposé une rencontre dans ce sens à 13 h.
Mais le personnel ne s’y est pas rendu. « On ne refuse pas le dialogue. Mais on a été prévenu trop tard. On ne pouvait pas s’organiser », justifie une infirmière. « À 13 h, l’équipe du matin est toujours en poste ; celle du soir n’est pas encore arrivée ; les agents de nuit, eux, dorment », ajoute une autre. En fin de semaine dernière, une nouvelle demande de rendez-vous a donc été formulée auprès de la direction. « Mais à ce jour, on n’a toujours pas de réponse », expose la CGT, à l’origine du préavis avec Sud.
En attendant, les agents ont donc décidé de reconduire le mouvement le jeudi 7 juillet, à 15 h.
* Sollicitée par nos soins, la direction n’a pas donné suite.
Sophie BENOIT