À Quimper (Finistère), la mobilisation carhaisienne se poursuit pour la réouverture des urgences de l’hôpital, régulées depuis plus d’un an. Ce mercredi 24 juillet 2024, deux élues étaient placées en garde à vue. Plus d’une centaine de Carhaisiens ont fait le déplacement pour les soutenir.
Par Anaëlle LE BERRE.
« Je suis sereine, mais aussi en colère. Placer en garde à vue des élus qui défendent l’accès aux soins, c’est irrespectueux envers la population », confie Annie Le Guen, adjointe au maire de Cléden-Poher (Finistère), près de Carhaix, quelques instants avant d’entrer au commissariat de Quimper.
Ce mercredi 24 juillet 2024, sa garde à vue ainsi que celle d’Hélène Guillemot, adjointe au maire de Carhaix, sont les suivantes d’une longue liste de manifestants, soignants et syndicalistes centre-bretons déjà entendus par les policiers quimpérois.
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Réouverture complète des urgences
Depuis un an, Carhaix réclame la réouverture complète des urgences de son hôpital. « Un protocole d’accord a été signé en octobre. Le préfet nous avait alors assuré qu’une promesse donnée, celle de rouvrir les urgences, devait être tenue. Mais rien n’a été fait », tance Matthieu Guillemot, porte-parole du comité de vigilance.
Pour comprendre les gardes à vue pour «séquestration et violence en réunion», il faut remonter à septembre 2023. À l’Agence régionale de santé, à Quimper, une réunion est organisée pour évoquer l’avenir des urgences de Carhaix, avec tous les acteurs du dossier. Les manifestants, jugeant la réunion infructueuse, ont investi les locaux durant plusieurs heures. Si le préfet ne déplorait « aucune violence », quelques jours plus tard, la direction de l’hôpital annonçait des dépôts de plaintes.
Des Carhaisiens toujours mobilisés
Mercredi 24 juillet, pour soutenir les élues, plus d’une centaine de personnes se sont mobilisées, dont une dizaine de maires du secteur. La célèbre catapulte carhaisienne était de sortie pour l’occasion, mais n’a pas pu être amenée jusqu’aux portes du commissariat. « Ces gardes à vue pour des motifs mensongers sont scandaleuses », s’indigne Christian Troadec, maire de Carhaix.
Pour la députée PS Mélanie Thomin, également présente, « le combat que nous menons pour réparer le service public est un combat central ». Elle assure qu’elle sera rejointe, vendredi, par d’autres parlementaires. Car le 26 juillet, trois autres élus carhaisiens, dont le maire, seront eux aussi placés en garde à vue à Quimper.
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