
Depuis le début de l’année scolaire, les élèves du collège Max-Jacob, à Quimper, voient les trous se multiplier dans leur planning. En cause ? L’absence de remplaçants pour prendre la relève des professeurs absents.
« Au début, ils étaient contents, ils passaient plus de temps à la maison… Aujourd’hui, ils en ont marre ! »
Mercredi 18 janvier, ce sont les protestations d’un petit comité de parents d’élèves qui ont accompagné la sonnerie du début des cours au collège Max-Jacob, à Quimper. Les raisons de la grogne ? Depuis le mois de septembre, nombreux sont les élèves de l’établissement pour lesquels les heures de cours en moins s’accumulent : « Dans la classe de mon fils, élève en cinquième Segpa (section d’enseignement général et professionnel adapté), deux professeurs sont absents. Aucun des deux n’a été remplacé », déplore Nathalie.

Pas de cours en français, maths, histoire-géo…
« C’est un gros problème, d’autant plus qu’en Segpa, la plupart des professeurs enseignent deux, voire trois matières. Au total, il n’a plus de cours de français, de maths, d’histoire-géo, d’arts plastiques ni de physique-chimie… C’est inacceptable ». D’autant que pour plusieurs élèves, cette situation s’accompagne d’une double peine : « Les élèves de Segpa ont des besoins spécifiques qui nécessitent souvent l’accompagnement d’un assistant de vie scolaire (AVS) », indique Charlène. « En obtenir un, de nos jours, c’est la croix et la bannière. À Max-Jacob, la plupart des élèves en ont un… Mais sans cours, ça ne sert à rien ! »

« Ma fille, à cette heure-là, elle est déjà à la maison ! »
Loin de seulement concerner les élèves de Segpa, le problème vaut également pour les classes de la filière générale où, faute d’avoir des professeurs remplaçants, les élèves se retrouvent parfois livrés à eux-mêmes pendant plusieurs heures : « Il n’y a qu’à voir le cas de ma fille, élève en troisième : il est à peine 10 h 30, pourtant elle est déjà rentrée à la maison », indique Sabrina. « Dans la classe de mon petit-fils, en cinquième, il n’y a plus que deux heures de cours le vendredi. Et ça dure depuis le mois de septembre », renchérit un protestataire. « Moi, dans la classe de ma fille, il n’y a quasiment plus de cours le lundi alors que normalement, c’est une journée bien remplie », ajoute un autre parent d’élève.
« Si encore le problème était nouveau… L’année dernière, déjà, il y avait des trous dans la raquette ! », se désole Nathalie. « Prenons le cas des quatrièmes de l’année dernière, élèves en troisième cette année : en moyenne, nous avons calculé qu’ils ont accumulé près de six mois de retard… Quel avenir cela promet à nos enfants ? »
Un problème de sécurité
Cette dernière pointe par ailleurs du doigt des risques liés à la sécurité : « Certains enfants attendent parfois leur bus pendant plusieurs heures, place de la Résistance. Certains se sont déjà fait embêter… » Et à l’école, il est parfois difficile de s’occuper : « On passe tellement de temps en permanence que souvent, on nous dit d’aller en salle de jeux », explique un collégien. Du côté de l’Inspection académique, la réponse est toujours la même : « Nous leur avons écrit plusieurs fois. À chaque fois, ils nous ont répondu qu’il n’y avait tout simplement pas de remplaçants disponibles ». Contactée par la rédaction, l’Inspection académique n’a pas donné suite à nos demandes.
Laura AYAD