À Quimper, près de 2 600 personnes manifestent contre l’extrême droite(LT.fr-15/06/24)

La place de la Résistance, à Quimper, se remplit peu à peu, samedi 15 juin. Les manifestants protestent contre l’extrême droite.

L’appel d’une intersyndicale CFDT, CGT, FSU et Solidaires avait été lancé il y a quelques jours seulement. Et il a largement été entendu. À Quimper, environ 2 600 personnes se sont mobilisées, ce samedi 15 juin 2024, contre l’extrême droite.

Par Sophie BENOIT.

« Quoi qu’il en coûte, il ne faut pas que le Rassemblement national arrive au pouvoir » : voilà le message que tiennent à délivrer Guillaume et Morgane, ce samedi, peu après 11 h, à Quimper.

Le couple et leur petite Mia, 1 an et demi, ont fait le déplacement exprès depuis Douarnenez. Une évidence. Autant qu’une nécessité pour ces jeunes parents qui n’avaient plus manifesté depuis des années. Mais après la sidération, au soir des élections européennes, ils ne se voyaient pas faire autrement que de répondre à l’appel lancé par l’intersyndicale finistérienne (CFDT, CGT, FSU, Solidaires).

« Il y a un autre choix que la haine » : à Quimper, ils veulent faire barrage à l’extrême droite [Vidéo] — (Le Télégramme/Sophie Benoit)

Des profils variés mais un but commun

Autour d’eux, près de 2 600 personnes ont ressenti le même besoin. Alors que le premier tour des élections législatives anticipées aura lieu dans quinze jours, des jeunes, des seniors, des actifs, des retraités, de simples citoyens ou des militants de longue date, quelques élus de gauche ou de la droite républicaine, ou encore des représentants du milieu associatif ont voulu venir battre le pavé. Des profils extrêmement variés mais qui ont tous un point commun : dire haut et fort leur opposition à l’extrême droite.

Babeth et Samuel avaient un message à passer, ce samedi, à Quimper. (Le Télégramme/Sophie Benoit)

Dans les rangs, il y a Meven, notamment. Ce trentenaire quimpérois a retrouvé le chemin des cortèges au moment des mobilisations contre la réforme des retraites. Et ce samedi, il tient à afficher son soutien au Nouveau Front Populaire. « Il faut lui donner de la visibilité, militer, pour que les électeurs du RN se rendent compte qu’il y a un autre choix que la haine, que de donner de l’argent aux milliardaires, aux classes dirigeantes, que de détruire les acquis sociaux… ».

« Défendre la démocratie »

Il est 11 h passées. Dans quelques minutes, l’imposant cortège va entamer un défilé le long des quais de l’Odet, avant de rallier la place Saint-Corentin puis le cœur historique. Un défilé au rythme de quelques morceaux de musique. De quelques slogans aussi, scandés ici et là par de petits groupes. Mais c’est surtout le calme qui domine, la retenue presque. Malgré la colère, ancrée profondément en chacun des participants.

« La montée de l’extrême droite est violente, confie Anaël, 21 ans. Quand on est jeune, ou pas d’ailleurs, il faut revendiquer ses valeurs (…). Malgré la montée du RN, il y a des gens qui sont contre, et c’est important de le montrer ». (Le Télégramme/Sophie Benoit)

« On refuse le RN et le fascisme, et toutes les idées, toutes les actions qui vont avec, insistent Marie-Aline et Anne-Marie, deux Quimpéroises âgées de 70 ans. On n’a pas envie de ça. On veut défendre la démocratie. Et on espère un front uni contre ces racistes ». Si les deux femmes sont habituées aux manifestations, Cléophée et Sarah, 20 ans, vivent ici leur première mobilisation. Elles, sont venues de Coray pour « faire barrage à l’extrême droite et montrer [leur] soutien à la gauche et à l’écologie ».

Un peu partout dans le cortège, peur et espoir s’entremêlent ainsi. Peur, de voir le Rassemblement national et Jordan Bardella investir l’Assemblée nationale et Matignon, dans quelques semaines à peine. Espoir, d’un sursaut populaire pour empêcher un tel scénario…