À Quimper, Ufast se lance dans la fabrication de drones maritimes de combat (LT.fr-3/01/23)

Ufast va réaliser une nouvelle génération de drones marins de combat avec la société SeaOwl.
Le chantier naval quimpérois Ufast fait alliance avec la société SeaOwl pour réaliser une nouvelle génération de drones marins de combat. Ces embarcations de surface de 9 m, autonomes, seront armées et pilotées à distance.

Le chantier de construction navale quimpérois Ufast veut se positionner sur le marché des bateaux de combat autonomes (USV). Marché qui serait dopé, ces derniers mois, par une lettre d’intention du ministre des Armées.

Pour ne pas rester à quai, Ufast a créé une alliance avec la société SeaOwl. Cette dernière est chargée de l’équipement électronique, tout particulièrement des capteurs. Son savoir-faire et expérience permettent à Ufast de produire la coque polymère. Selon les prévisions, le premier prototype sortira du chantier quimpérois au printemps 2024 en même temps qu’il le fera entrer dans une nouvelle ère.

C’est quoi un « drone marin de combat » ?

Non, ce n’est plus de la science-fiction. Ce drone de combat aura les caractéristiques techniques des semi-rigides de surveillance et d’interception dans la conception et la fabrication, domaines dans lesquels le chantier Ufast s’est spécialisé depuis 2008. « Un bateau de 9,40 m semi-rigide monté sur une coque en polyester », expose schématiquement Virginie Monnier-Fleury, dirigeante fondatrice du chantier Ufast. Ce navire autonome serait équipé de caméras jour/nuit, de capteurs d’évitement, d’un armement léger du genre mitrailleuse 12,7 mm et de drones sous-marins et aériens.

À Quimper, Ufast se lance dans la fabrication de drones maritimes de combat
(Source Ufast)

Sans vouloir en préciser le montant, la cheffe d’entreprise indique que ce positionnement va nécessiter des investissements sur le chantier quimpérois, qui ne bougera pas du Corniguel. « Nous ne sommes qu’au début d’un processus », rappelle-t-elle. « La deuxième grande étape sera franchie quand nous aurons finalisé le programme de fabrication avec SeaOwl ». Cette dernière société a été rachetée par Butler industries (société d’investissement basée à Paris, Shanghai, Londres et Singapour), fin 2021, selon une information de nos confrères du Marin. Son siège social est basé à Levallois-Perret (92).

Ufast dans les grandes lignes

Créé par Virginie Monnier-Fleury en 2008, Ufast est né à la suite du rachat du Chantier naval de l’Odet, après le dépôt de bilan de ce dernier. Ufast emploie aujourd’hui 40 salariés et une vingtaine d’intérimaires. Le chantier est toujours implanté sur les rives de l’Odet et occupe une surface de 10 000 m2 dans l’emprise du port du Corniguel.

Il conçoit et fabrique des embarcations rapides de 5 à 33 m, soit très techniques de combat (type interception), soit d’action administrative d’État en mer (type surveillance littoral des pêches).

Virginie Monnier-Fleury, dirigeante de Ufast à Quimper.
Virginie Monnier-Fleury, dirigeante d’Ufast à Quimper.

50 % à 70 % du chiffre d’affaires sont réalisés en France, grâce à des commandes d’État (Direction générale de l’armement ou Services techniques de l’Armée de terre). Pour le reste, et suivant les années, Ufast commercialise à l’étranger et surtout en Afrique.

Affichant 8,4 M€ de chiffre d’affaires en 2022, Ufast livrera en janvier la deuxième des douze vedettes (15 m) blindées équipant les fusiliers commandos marins. Le chantier quimpérois construit également une vedette de 20 m, une autre de 33 m et 18 embarcations rapides (9,40 m à 4,90 m) outre les dix autres vedettes blindées. Indiquant que le chantier tourne à plein régime, Virginie Monnier-Fleury estime avoir deux ans et demi d’activité inscrits au carnet de commandes.

Olivier SCAGLIA

source: https://www.letelegramme.fr/bretagne/mer/a-quimper-ufast-se-lance-dans-la-fabrication-de-drones-maritimes-de-combat-03-01-2023-13251778.php

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *