
Sans raison précise, il balance, au-dessus du portail du domicile de la maire de Quimper, un panneau de signalisation en vociférant des propos insultants et menaçants. Malgré une altération de son discernement, Il écope, ce vendredi 20 septembre 2024, d’une peine de prison.
Le 17 septembre 2024, vers 18 h 10, les enfants de la maire de Quimper entendent du vacarme dans la rue. Un homme déboule en trombe, vocifère et lance un panneau de signalisation orange « Route barrée » par-dessus le portail de la propriété, qui tombe dans la cour.
Les voisins entendent aussi les cris et le grand bruit métallique, avant le départ en trombe d’un petit véhicule orange. Deux jours plus tard, à l’occasion d’un contrôle pour vitesse excessive d’un véhicule similaire, les gendarmes font le lien. Il reconnaît les propos qu’il aurait tenus avant de lancer le panneau.
Du ressentissement contre le monde politique
Pourquoi ?
l’interroge la présidente, Lucile Chaussade. Je préfère garder le silence.
Il explique, un peu plus tard, au cours de l’audience, son ressentiment contre le monde politique. À l’origine, un contentieux avec la mairie de Concarneau. Tout ce petit monde se connaît »,
se justifie le prévenu, âgé de 49 ans, pour expliquer le lien qu’il fait entre ses problèmes à Concarneau et la maire de Quimper.
Vous aviez son adresse ?
l’interroge la présidente. Dans l’annuaire, j’avais gardé son adresse.
Elle poursuit : Vous avez le droit d’être un opposant politique mais pas le droit de vous en prendre au domicile privé d’un élu où vivent sa famille, ses enfants ni de la menacer.
Pauline Gourret, l’avocate de la maire, l’interroge pour savoir s’il s’était inquiété de la présence de quelqu’un derrière le portail. Il répond que le panneau a été déposé et non jeté. Elle lui fait observer que ce portail est à 1,60 m. Elle exprime l’inquiétude que provoque son acte incompréhensible
. À part être maire, la victime n’a rien fait de particulier à cet homme.
À son casier judiciaire, onze mentions, dont plusieurs pour dégradations dans un contexte similaire. Il a fait l’objet d’une expertise psychiatrique, qui conclut à une psychose paranoïaque depuis 2018 et une altération du discernement.
La procureure Tania Deshayres s’interroge : Y a-t-il un message subliminal caché derrière ces panneaux ?
Il se considère dans son bon droit »,
observe-t-elle et requiert six mois, outre la révocation d’un sursis de deux mois et une interdiction de séjour sur Quimper pendant deux ans.
L’avocate du prévenu, Annaëlle Marchadour, considère que cette dernière mesure le pénaliserait alors qu’il cherche un travail. « Il n’avait aucune intention de faire du mal aux enfants », complète-t-elle.
Elle demande que la peine soit aménagée ab initio. Mais le tribunal le condamne pour outrage à personne dépositaire de l’autorité publique à quatre mois d’emprisonnement, deux mois de révocation d’un sursis précédent, et un mandat de dépôt. Il devra également indemniser la victime à hauteur de 800 €, outre 600 € pour les frais de procédure.
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