
Une vingtaine de membres de la CGT se sont rassemblés, ce jeudi 4 juillet, devant le siège de la coopérative agricole Terres de l’Ouest, à Rosporden. Ils ont apporté leur soutien au délégué syndical CGT, menacé d’être licencié.
Par Guirec FLECHER.
« Quand on touche à un cégétiste, on touche à toute la CGT ». Jeudi 4 juillet au matin, une vingtaine de membres du syndicat se sont mobilisés devant l’entrée du siège Terres de l’Ouest, à Rosporden, pour apporter leur soutien au délégué syndical de la coopérative agricole. Organisé à l’appel de l’union locale de la CGT de Quimperlé, ce rassemblement visait à dénoncer, selon les membres du syndicat, « la chasse aux sorcières exercée par la direction de la coopérative ».
L’origine du conflit remonterait à avril 2023, date de la nomination inédite d’un délégué syndical CGT au sein de l’entreprise. « Le début d’une descente aux enfers pour lui », affirme Nathalie Morvant, secrétaire générale adjointe de l’union locale de la CGT Quimperlé. Selon cette dernière, la direction aurait « entravé » à de nombreuses reprises le travail du représentant syndical. Absence de bureau, documents demandés non délivrés, refus d’accès à l’intranet de la coopérative… Pour la Confédération, les responsables ne « supporteraient » tout simplement pas la présence d’un syndicat dans son organisation, et « encore moins la CGT ».
Trouble musculosquelettique
En décembre 2023, le délégué, qui exerce la profession de chauffeur laitier, se met en arrêt maladie pour cause de trouble musculosquelettique, mais continue en parallèle d’exercer son activité syndicale. Les relations se tendent un peu plus quand l’Inspection du travail est alertée en février 2024 de la situation. Début juin, le représentant dénonce l’accord de performance collective instauré en 2020 par Terres de l’Ouest et demande de rétablir, à la place, la convention collective, jugée plus avantageuse pour les salariés. La goutte de trop pour la direction qui aurait estimé « que ce n’était pas à lui de faire ça mais au CSE », affirme Nathalie Morvant.
« Une répression syndicale qui s’intensifie »
La semaine dernière, le représentant syndical est convoqué pour un entretien préalable à un licenciement mais refuse de s’y rendre. Jeudi 4 juillet, la présence des manifestants correspondait à la tenue, en parallèle, d’un CSE extraordinaire, en vue de lancer une procédure de rupture de contrat. Toujours en absence du principal concerné. Selon la CGT, ce conflit intervient dans un contexte « d’une répression syndicale qui s’intensifie depuis deux ans dans les entreprises (…) Alors que nous sommes là pour défendre les droits des salariés ».
À Terres de l’Ouest, la CGT promet de ne rien « lâcher » et compte bien explorer « toutes les voies légales » et juridiques pour obtenir gain de cause. Contactée, la direction n’a pas souhaité, à l’heure où nous écrivons ces lignes, réagir.
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