Entretien réalisé par Benoit ROBERT
Des agents hospitaliers de Saint-Nazaire étaient présents mardi à Nantes pour défendre la psychiatrie publique devant l’ARS.
Organisé par une intersyndicale qui a réuni des représentants de Force ouvrière, CFDT, CGT et Sud, un rassemblement régional s’est tenu ce mardi 23 mai devant les bâtiments de l’Agence régionale de santé (ARS) des Pays de la Loire. Des agents de l’hôpital de Saint-Nazaire étaient présents pour dénoncer « une situation plus que dégradée dans le secteur de la psychiatrie ».
Gaël Leturque, secrétaire général Force ouvrière des personnels de l’hôpital de Saint-Nazaire.
À la veille de la présentation du projet régional de santé, qu’est-il ressorti du rassemblement, hier, des organisations syndicales devant l’ARS ?
Pas grand-chose. Une délégation a été reçue auprès de laquelle on a rappelé qu’en septembre, seulement cinquante médecins sortiront du cycle des études dans les Pays de la Loire. Sachant qu’il en faudrait bien plus de mille toutes spécialités confondues. On est hors-sol ! C’est un problème multifactoriel. En psychiatrie, il y a eu une volonté de développer l’extra-hospitalier au détriment de l’intra. Résultat, même si on sait que l’hospitalisation coûte cher, on n’a pas forcément fait au mieux, mais disons au moins pire.
Lundi, une infirmière est décédée des suites d’une agression au couteau au CHU de Reims. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Au-delà du drame, cela pointe à nouveau du doigt le manque de lits en psychiatrie et de moyens pour une meilleure prise en charge. Selon nous, la psychopathie ne se traite pas en psychiatrie mais en établissement véritablement adapté. À Saint-Nazaire, vendredi, une personne armée d’un marteau s’en est prise verbalement à des agents de l’hôpital. Elles ont réussi à se protéger dans un sas sécurisé avant que cet homme ne détruise plusieurs véhicules garés sur le parking. Une plainte va être déposée.
Des services sont menacés de fermetures provisoires cet été. Qu’en est-il ?
Le SHAdo (Service d’hospitalisation pour adolescents) devrait fermer le 16 juin, le temps de trouver au moins un médecin. Et les unités d’hospitalisation d’Heinlex devraient passer de trois à deux, ce qui va entraîner la fin de la sectorisation et une redistribution des effectifs, sans compter deux départs en retraite de médecins. De notre côté, nous allons essayer de mettre encore plus en valeur le travail des paramédicaux, avec le rôle des infirmiers notamment. Il faut remettre leur métier au cœur du projet avec les médecins.
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