A un mois de la rentrée, le gouvernement et Macron poursuivent leurs affaires (IO.fr-2/08/24)

Discours de Macron lors du dîner du CIO au Louvre, le 25 juillet (Photo AFP)

« Pendant les JO, la vraie-fausse vacance du gouvernement » titre Le Figaro, le 30 juillet. Oui, car ils travaillent tous à la préparation de la rentrée en rejetant la Première ministre proposée par le NFP, Lucie Castets. Macron a été clair : circulez y’a rien à voir !

Par Edith Bouratchik

Les règles budgétaires sont ainsi faites que le budget de chaque ministère doit être bouclé pour être présenté à l’Assemblée nationale à partir du 1er octobre. On pourrait penser qu’il y a donc urgence à nommer un gouvernement car ces choses-là, la façon dont on construit un budget, ne se font pas en cinq minutes. Eh bien non, car c’est consciencieusement que Macron laisse toute liberté à ses ministres dans cet exercice puisque la coalition qu’il veut construire ne modifiera pas les grandes orientations.

Le chef de l’Etat le dit lui-même lors de sa conférence de presse lunaire du 23 juillet : « Le pays a besoin d’un gouvernement pour prendre les décisions, préparer un budget », SON budget ! Mais il y a la réalité. Eric Coquerel a été réélu, samedi 20 juillet, dans le cadre des institutions de la Ve République, président (LFI) de la commission des finances de l’Assemblée. Il déclare ; « S’il y a bien un texte politique, c’est le budget. Il ne s’agit certainement pas d’un exercice de comptabilité ». Et Charles de Courson (Liot), fidèle opposant au budget marconiste a été élu rapporteur général du budget. Autant dire que Macron ne dispose plus de relais serviles à l’Assemblée nationale.

Mais le ministre Bruno Le Maire a bien anticipé les consignes. Dans la semaine qui suivait le second tour des législatives, il a annoncé envoyer une note de cadrage, soit un document de travail qui prévoit les restrictions budgétaires, à tous les ministres.

Bruno Le Maire a prévu de réduire le budget de 25 milliards afin de revenir sous les 3 % de déficit en 2027, la fameuse règle de Bruxelles. Pour rappel, il a déjà imposé en cours d’année une réduction de 10 milliards pour 2024 qui a impacté tous les ministères de plusieurs centaines de millions.

Décryptage :

  • Assurance-chômage

Gabriel Attal, porteur des décrets sur la réforme de l’assurance-chômage, a in extremis suspendu leur publication face au mécontentement populaire et au risque de perdre encore un peu plus de députés. Alors, à quatre semaines de la rentrée, et que des dizaines de milliers de licenciements sont prévus (voir IO 818), quel est le choix du gouvernement ? La publication ? L’abrogation comme le demande le NFP ? Ce choix a un coût budgétaire, argument avancé par G. Attal : il faut économiser plus de 600 millions sur le dos des salariés.

  • Fonction publique

Le projet de loi de Stanislas Guerini visant « à moderniser la fonction publique », « introduire le mérite », transformer de fond en comble le statut des fonctionnaires et « lever le tabou sur le licenciement » verra-t-il le jour ? La réforme du ministre de la Fonction publique vise à licencier et économiser des centaines de millions.

Les salaires des fonctionnaires sont inclus dans le budget de l’Etat. Le budget va-t-il prévoir une augmentation des salaires alors qu’ils ont été bloqués en 2024 ? Pour rappel, le programme du NFP prévoit une augmentation tout de suite de 10 % du point d’indice qui sert de base au calcul du salaire. A quatre semaines de la rentrée, on ne sait rien…

  • Ecole

Le 27 août, c’est la rentrée pour 1,2 million de personnels dont 850 000 enseignants. Le 2 septembre, c’est la rentrée des classes pour 12 millions d’élèves. Le budget sera-t-il augmenté ou pas ? Va-t-on réouvrir des sessions exceptionnelles de concours à bac + 3 avec un salaire digne de ce nom pour pallier le manque de professeurs ? Et les réformes en cours que deviennent-elles ? Certes la ministre Nicole Belloubet a expliqué le 8 juillet sur LCI qu’elle souhaitait la constitution d’un « arc républicain » fondé sur « le centre gauche », se voyant ainsi restée… Elle se heurtera à la volonté des personnels, des parents qui refusent le « choc des savoirs » qu’elle souhaite maintenir (voir IO 817) contre vents et marées.

Aura-t-elle l’outrecuidance de maintenir sa circulaire de rentrée, parue le 27 juin, à la veille du premier tour et qui promeut les réformes Attal-Belloubet ? A quatre semaines de la rentrée scolaire, personne ne sait…

  • Guichet ouvert pour Macron

Il y a d’un côté les dépenses autorisées pour Jupiter comme le dîner offert à 500 chefs d’Etat et de représentants de gouvernement, au Louvre, le 25 juillet. Le peuple n’était pas convié à ces agapes qui feront partie de l’augmentation des frais élyséens, pointés par la Cour des comptes le 29 juillet avec un dépassement de 8,3 millions (ces dépenses ont presque triplé depuis 2021 atteignant 21 millions d’euros en 2023, contre 13,3 millions en 2022 et 9,87 millions en 2021). L’Elysée indique laconiquement qu’il fera un effort…

Mais, pour les électeurs majoritaires du NFP, il y a les dépenses obligatoires, celles qui concourent à satisfaire les exigences du programme NFP !

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Source: https://infos-ouvrieres.fr/2024/08/02/a-un-mois-de-la-rentree-le-gouvernement-et-macron-poursuivent-leurs-affaires/

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