Par Hervé CHAMBONNIERE
Alors que plus de 1 500 actes antisémites ont été recensés en France, depuis le 7 octobre, la Bretagne semble beaucoup moins affectée par ce phénomène.
Des tags nazis, en mai, à Rostrenen (22), à Landerneau (29) fin octobre, des tracts racistes, antisémites et homophobes à Pontivy (56) en novembre, dans le pays de Morlaix et Brest en juin, dans la région de Guingamp (22) en juillet, des tags nazis à Guerlédan (22) en août, à Saint-Brieuc en octobre, des tags antisémites racistes et homophobes à Rennes, il y a quelques jours… Et, près de Brest, à Lesneven, la plaque et la stèle érigées en mémoire de Simone Veil vandalisées au cours du week-end dernier. Les actes antisémites et racistes semblent se multiplier ces dernières semaines en Bretagne, notamment depuis l’attaque du Hamas en Israël, le 7 octobre dernier. Mais ils restent rares, isolés et exempts de menaces et violences physiques.
Finistère et Côtes-d’Armor : près de 40 faits en 11 mois
Dans le Finistère, 18 faits (dont une série de 8 à Landerneau dont l’unique auteur, un mineur inconnu de la justice, a été interpellé) ont été recensés par les services de l’État depuis le début de l’année, dont 12 depuis cette date, tous en zone gendarmerie sauf un. C’est trois fois plus de faits qu’en 2022 (5). Tous concernent des inscriptions et dégradations légères. « Tous sont systématiquement transmis au procureur concerné, qui diligente les enquêtes nécessaires », indique la préfecture. Les seuls faits liés aux tracts nazis ont visé plus de 60 mairies du département. Derrière, plane l’ombre du néonazi multirécidiviste breton Boris Le Lay.
Dans les Côtes-d’Armor, les services de l’État rapportent « une vingtaine de faits depuis janvier 2023 » mais « aucune augmentation » depuis le 7 octobre. Parmi ces faits, quasi exclusivement des dégradations légères, figurent quelques violences impliquant des militants d’ultradroite (rixes avec des militants antifas, attaque d’un local associatif la semaine dernière, avec quatre blessés légers…).
Les préfectures d’Ille-et-Vilaine et du Morbihan ne nous avaient toujours pas, jeudi soir, communiqué les données concernant leurs départements.
Deux ans de prison ferme à Saint-Brieuc
La Bretagne reste plutôt préservée par rapport au reste de la France. Au 14 novembre, 1 518 actes antisémites, dont 760 inscriptions, 334 menaces et insultes (…) et 30 coups et blessures, étaient recensés depuis le 7 octobre sur tout le territoire. Ceux-ci ont conduit à l’ouverture de 340 enquêtes judiciaires qui ont débouché sur quelque 600 interpellations.
En Bretagne, hormis le mineur interpellé à Landerneau, au début du mois, un récidiviste âgé de 31 ans, titulaire d’un double master en économie, a été condamné à Saint-Brieuc, mi-novembre, pour apologie de crime et incitation à la haine raciale, à deux ans de prison ferme.
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