
Après près de quatre ans de procédures et trois décisions de cours d’appel, la justice française a définitivement tranché. Le militant altermondialiste italien Vincenzo Vecchi, réclamé par son pays d’origine où il était sous le coup d’une lourde peine, ne sera pas extradé. Dans le Morbihan, où l’homme est réfugié depuis de nombreuses années, son comité de soutien exprime « un grand soulagement » face à « une décision de bon sens ».
Après trois ans et huit mois de combat, c’est évidemment un immense soulagement.
L’euphorie est palpable, ce mardi 28 mars 2023, parmi les membres du comité de soutien de Vincenzo Vecchi, Italien réfugié à Rochefort-en-Terre (Morbihan). Depuis plusieurs années, le gouvernement italien cherche à récupérer son ressortissant, condamné en 2009 à douze ans et demi de prison pour dévastation et pillage
– peine réduite à dix ans par la suite – lors de la manifestation anti-G8, en 2001 à Gênes. Une procédure d’extradition avait donc été lancée et a fait l’objet d’un véritable feuilleton judiciaire.
Feuilleton judiciaire
Après les cours d’appel de Rennes (Ille-et-Vilaine) et d’Angers (Maine-et-Loire), et entre-temps un avis de la Cour de justice européenne, la cour d’appel de Lyon (Rhône-Alpes) avait, dans une décision du vendredi 24 mars 2023, également considéré que le mandat d’arrêt européen à l’encontre de Vincenzo Vecchi n’était pas applicable
. Depuis cette décision, l’intéressé – qui est toujours resté très discret – et son comité de soutien attendait la réaction du parquet général qui, une nouvelle fois, avait la possibilité de relancer la procédure en décidant d’un pourvoi en cassation.
« Bon sens »
Ces magistrats ont finalement indiqué que ce ne serait pas le cas, mettant par là même un coup d’arrêt définitif à cette saga de procès. C’est une décision de bon sens
, souligne le comité de soutien morbihannais qui compte 250 membres dont une trentaine d’actifs qui, depuis le départ, ne cessent d’alerter l’opinion sur cette procédure et la menace d’une peine considérée comme abusive relavant d’une subtilité du Code pénal italien instaurée sous le régime fasciste.
« Une grande victoire »
C’est une grande victoire, poursuit Anne Burlat, membre de ce collectif. C’est aussi l’épilogue d’une histoire longue et douloureuse. Si le ministère public avait une nouvelle fois relancé la procédure après trois décisions de justice, cela aurait relevé d’un acharnement flagrant. Il était temps d’être raisonnable et c’est le cas. Aujourd’hui, nous sommes très heureux et disons merci aux juges.
Etienne MVE
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