
Le 6 août, quatre associations ont lancé un « appel solennel » aux habitants de Bretagne. Objectif : recenser tous les sites d’échouage d’algues vertes en putréfaction, pour démontrer l’effondrement de biodiversité découlant de leur prolifération. Baptisées « laitues de mer », ces plantes envahissent la côte bretonne et dégagent un gaz mortel lors de leur décomposition. La faune locale meurt alors asphyxiée ou intoxiquée.
Hors de question, pour les citoyens désireux de participer, de se risquer à arpenter les plages concernées. Les bénévoles du collectif, bien calfeutrés sous leur masque, s’occuperont de mesurer les taux d’hydrogène sulfuré — le fameux gaz toxique. Une fois les constatations terminées, les associations promettent de poursuivre l’État devant la justice. Une procédure devant le tribunal administratif, une autre au pénal.
« Et s’il le faut, nous irons jusqu’à Bruxelles plaider notre cause en dénonçant la violation de la législation Natura 2000 sur la protection des habitats », écrivent-elles dans le communiqué. Une détermination sûrement décuplée par la décision du tribunal administratif, un an plus tôt, de condamner l’État « à mettre en œuvre des mesures en réparation en nature des atteintes portées à la biodiversité de la réserve naturelle de la baie de Saint-Brieuc ». Celui-ci a d’ailleurs fait appel.
Dans son « appel solennel », le collectif martèle que le phénomène des algues vertes n’est pas une fatalité : « Elles sont le pur produit de la volonté des autorités publiques d’État comme des collectivités territoriales d’aider, de soutenir ce qui en est la cause : l’agriculture intensive hors-sol. » Des extensions d’élevages sont pourtant accordées régulièrement, dans ce territoire concentrant à lui seul déjà 60 % de la production porcine française.
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Source: https://reporterre.net/Algues-vertes-un-recensement-pour-poursuivre-l-Etat-en-justice
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