
L’association agréée de pêche et de protection du milieu aquatique du Pays de Morlaix (AAPPMA) organise son assemblée générale ce samedi 25 février. Il y sera essentiellement question de pollution.
La prochaine assemblée générale ordinaire de l’AAPPMA du Pays de Morlaix se tiendra ce samedi 25 février, à 9 h 30, salle municipale de Kernéguès, sous la présidence de Philippe Bras. Parmi les différents sujets à l’ordre du jour, figure notamment un point sur les dossiers juridiques en cours. Et ils sont nombreux. Trop à son goût. Pollution de la Penzé en avril 2021. Pollution du Coatoulzarc’h puis du Tromorgan l’été dernier. Pollution du Mougau le 31 janvier. « Ça suffit ! Nous lançons un signal d’alerte. Il n’a pas assez plu cet hiver. Les niveaux de nos rivières sont extrêmement bas. On risque de se retrouver rapidement en situation de sécheresse, comme l’été dernier, soulève Philippe Bras. Et pendant ce temps-là, les pollutions se succèdent. On en connaît parfaitement les origines. Les services de l’État et les élus doivent prendre conscience qu’on ne peut pas jouer avec l’alimentation en eau potable d’un demi-million de personnes ».
« On ne peut pas laisser faire n’importe quoi »
Le ton est donné. Philippe Bras n’entend pas faire de compromis sur le sujet. La récente pollution du Mougau, qui se jette dans le lac du Drennec, dont l’importance est vitale pour le Nord-Finistère, l’a fait sortir de ses gonds. « Comment a-t-on pu laisser ce méthaniseur, qui fait déjà parler de lui après seulement un an d’activité, s’installer près d’un site aussi stratégique qui alimente le territoire brestois mais aussi, quand c’est nécessaire, le pays de Morlaix et le Léon ? », s’interroge-t-il. Tout en précisant que le pompage dans l’Horn est suspendu depuis 2007 suite au contentieux nitrate avec l’Europe. « Conséquence, dans le pays léonard, notre capacité d’approvisionnement en eau potable n’est que de trois jours. Elle passera à neuf jours grâce à la construction de deux réserves d’eau supplémentaires à Plouénan, mais ça reste fragile. On ne peut pas laisser faire n’importe quoi près de nos rivières. Car le risque 0 n’existe pas ». Et Philippe Bras de demander à quoi sert le conseil départemental de l‘environnement et des risques sanitaires et technologiques (Coderst), qui a donné un avis favorable à ce projet agricole à Commana.
« L’eau est un bien public »
« Je ne suis pas un anti-paysans », souffle Philippe Bras, parfaitement conscient que les pollutions peuvent aussi être d’origine industrielle ou en lien avec l’urbanisme. Mais il estime que ce méthaniseur, dont il comprend l’intérêt, aurait dû être construit ailleurs. Et de rappeler la pollution majeure de l’Aulne, en 2020, à cause d’une usine de méthanisation. « Aujourd’hui, chacun doit prendre ses responsabilités, pour l’intérêt général et la santé publique. Une prise de conscience s’impose. L’eau est un bien public. Il faut préserver cette ressource, aussi bien quantitativement que qualitativement ».
Auteur : Gwendal Hameury