Après avoir accouché de quadruplés à Rennes, elle risque de se retrouver à la rue. (LT.fr – 13/09/23)

Après plus de deux mois à l’hôpital sud de Rennes, Kanaba, Aminata, Tombo et Yacuba se portent très bien.
Après plus de deux mois à l’hôpital sud de Rennes, Kanaba, Aminata, Tombo et Yacuba se portent très bien. (Photo Djenaba Traoré)

Par Claire Staes

Le 5 juillet, une Malienne donnait naissance à des quadruplés à l’hôpital sud de Rennes. La jeune maman risque de se retrouver à la rue avec ses bébés. Elle demande de l’aide.

Situation compliquée à l’hôpital Sud de Rennes. Le 5 juillet dernier, une maman de 31 ans donnait naissance à des quadruplés. Un accouchement aussi risqué que rare. Un tel évènement ne s’était pas produit en Bretagne depuis quarante ans. Nés à huit mois de grossesse, les deux filles et deux garçons pesaient entre 1,6 kg et 2 kg. Deux mois et dix jours plus tard, après un passage en « néonat », les enfants se portent comme un charme et pèsent autour de 3,5 kg. Un poids généreux pour quitter l’hôpital et rejoindre enfin leur maison. Oui mais… La situation s’est compliquée durant l’été.

Le père des enfants retenu au Mali

Arrivée en France dès son quatrième mois de grossesse, la jeune Malienne a souhaité faire suivre sa grossesse à Rennes car cette dernière était à très haut risque et nécessitait un suivi intensif avec des échographies tous les quinze jours. Entre-temps, son visa est arrivé à échéance. Autre complication : le père des enfants est aujourd’hui retenu au Mali.

« Depuis début août, le Mali est passé en zone rouge. Résultat, la France ne délivre plus de visas aux ressortissants maliens. Mon compagnon ne peut donc pas nous rejoindre en France, explique au Télégramme Djenaba Traoré. Le pays est en guerre. Et moi, je ne veux plus vivre là-bas car je ne veux pas qu’on excise mes filles. »

J’aurais aussi besoin de coups de main. C’est très compliqué de s’occuper de quatre bébés, nuit et jour, quand on est seule.

« 3 200 euros, la journée d’hospitalisation »

La jeune femme se retrouve donc seule, sans domicile, avec ses quatre nouveau-nés. « On ne peut pas remettre une maman et ses quatre bébés à la rue », souffle un membre de l’équipe de la maternité. La direction de l’hôpital a donc décidé de garder la maman et ses quatre enfants. « On attend avec impatience une solution car la journée d’hospitalisation coûte 3 200 euros, souffle-t-on au CHU. Et l’hôpital est plein à craquer. »

Au courant de la situation, les institutions locales sont à pied d’œuvre pour trouver une solution. « La Ville et le Département suivent le dossier de près », assure un membre de la direction de l’hôpital.

Un appel à la solidarité

Pour aller plus vite, Djenaba Traoré passe aujourd’hui publiquement un appel à la solidarité. « L’idéal serait que je puisse trouver un logement transitoire en attendant que la préfecture étudie ma demande d’asile que j’enverrai lundi, explique la jeune femme. J’aurais aussi besoin de coups de main. C’est très compliqué de s’occuper de quatre bébés, nuit et jour, quand on est seule… »

Assurément, les grands yeux noirs de Kanaba, Aminata, Tombo et Yacuba sauront faire naître des vocations de nounous.

Source : Après avoir accouché de quadruplés à Rennes, elle risque de se retrouver à la rue | Le Télégramme (letelegramme.fr)

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