
Tomber en panne sur le périphérique pour le bloquer ou passer à des actions violentes ? De peur que le mouvement s’essouffle, des manifestants cherchent comment lui donner un élan. Retour sur l’assemblée générale qui a eu lieu place Graslin, ce jeudi 18 septembre, à Nantes, après la manifestation.
Quoi faire et quelles actions imaginer pour que les manifestations du 10 septembre et de ce jeudi 18 septembre ne restent pas sans lendemain ? Ce jeudi après-midi, place Graslin, six cents manifestants environ, la plupart assez jeunes et non syndiqués, ont phosphoré sur cette question. Si la plupart se réjouissent de la mobilisation, « utile », ils ne se cachent pas derrière leurs pancartes : le mouvement peine à décoller durablement.
Difficile, actuellement, d’imaginer, qu’il va s’installer dans la durée. C’est pourtant ce que les citoyens mobilisés rêvent de faire. « Prenons cette place Graslin, imagine une dame, elle est à nous. » Une autre suggère « de recueillir la parole régulièrement, un peu à l’image de ce qui a existé avec les cahiers de doléances lors des Gilets jaunes ». Sympathique, mais pas assez radical, semble dire ce jeune homme qui prend la parole. « Je ne veux pas revivre le mouvement Nuit debout », dit-il.
« Aller voir Macron à Paris »
Ce sentiment est partagé par cette jeune femme, keffieh sur la tête, qui propose un autre registre, « avec des actions violentes ». D’autres actions plus pacifiques ont été proposées pour donner un élan à cette mobilisation citoyenne et syndicale, et éviter qu’elle ne retombe comme un vulgaire soufflé social : « Bloquer le périphérique, en tombant en panne sur le pont de Cheviré et en dialoguant avec les automobilistes », suggère une jeune femme. Une voix s’élève pour suggérer « d’aller voir Macron à Paris ». La proposition rencontre un faible écho.
Convaincu qu’il faut inventer d’autres formes de manifestation, un autre suggère d’éviter de braquer la population, « par exemple en organisant des péages gratuits, pour rendre la thune aux gens qui en ont besoin ».
Ce vendredi 19 septembre, quelques manifestants projettent aussi de venir cours Cambronne, où se trouve Zeus, le cheval mécanique des Jeux Olympiques, propriété de Sanofi. Comme un symbole de ce que les manifestants exècrent, un libéralisme aveugle sur la souffrance citoyenne.
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