
Par Etienne MVE
Convoqués ce jeudi 22 juin 2023 au commissariat de police de Vannes (Morbihan), Manuel Caramante, secrétaire général de l’union locale CGT, et deux autres militants contre la réforme des retraites ont été entendus en garde à vue. Ces auditions ont porté sur la manifestation du 23 mars 2023, au cours de laquelle un barrage des forces de l’ordre avait été forcé et la RN165 bloquée. L’intersyndicale pointe « des méthodes d’intimidation, d’acharnement et de harcèlement ».
La nouvelle a vite fait le tour des syndicats, ce jeudi 22 juin 2023 à Vannes (Morbihan). Et a rapidement conduit à une réunion en urgence des différentes organisations, vent debout contre des méthodes d’intimidation, d’acharnement et de harcèlement
. L’origine de ce courroux ? Le placement en garde à vue de Manuel Caramante, secrétaire général de l’union locale CGT, et de deux autres militants contre la réforme des retraites. Le premier avait lui-même communiqué, il y a quelques jours, sur sa convocation au commissariat de police pour s’expliquer sur le déroulement de faits datant de la manifestation du 23 mars 2023.
Ce jour-là, la 9e journée de contestation du projet de réforme des retraites avait dégénéré. Des manifestants avaient forcé de manière violente le barrage mis en place au niveau du giratoire Pompidou à Vannes, par des caillassages notamment
, avait indiqué, le soir-même, la préfecture du Morbihan dans son bilan des événements.
L’intéressé nie, silence des autorités
Prévenu qu’il serait entendu dans le cadre de l’enquête, Manuel Caramante s’attendait à une audition libre mais il a été placé en garde à vue. Dès que je suis arrivé, vers 9 h, on m’a signifié cette procédure. Cela m’a surpris
, a-t-il confié à sa sortie du commissariat, vers 16 h 45. Et d’ajouter : Les policiers m’ont indiqué qu’ils me reprochaient trois choses : de ne pas m’être dispersé à la première sommation, d’avoir tenté de commettre des violences contre un agent des forces de l’ordre et d’avoir entravé la circulation sur la RN 165.
Des faits que l’intéressé, assisté de son avocate, a nié, précisant que si sa présence sur la route nationale est avérée ce jour-là, c’était au contraire pour encadrer le mouvement
.
Contactés, ni la police ni le parquet de Vannes n’ont donné suite à nos sollicitations. Les deux autres militants sont également ressortis du commissariat dans l’après-midi, sans qu’on sache pour l’heure ce qui leur est reproché.
L’intersyndicale « condamne très fermement »
Pour rappel, Manuel Caramante avait déjà été entendu en garde à vue vendredi 14 avril 2023, cette fois dans le cadre d’événements survenus lors de la manifestation du 13 avril. Poursuivi pour tentative de dégradation de bien public et participation à un attroupement sans arme après sommations de se disperser, il sera jugé le 16 novembre. Les enquêteurs m’ont dit que ces nouvelles poursuites pourraient être ajoutées aux premières
, souffle le syndicaliste.
Cette deuxième procédure a suscité une vive réaction de l’intersyndicale vannetaise qui exprime sa stupéfaction et sa colère
et condamne très fermement les méthodes de ce gouvernement qui tend à criminaliser l’action syndicale ».
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