Après la perte d’un appel d’offres, Emmaüs craint pour les emplois de 217 salariés en Bretagne (OF.fr-29/04/25)

Un exemple de collecte de déchets d’équipement électrique, comme le fait Emmaüs (photo d’illustration). | ARCHIVES OUEST-FRANCE

Retrilog, branche d’Emmaüs Action Ouest, qui gère notamment la collecte de déchets électroniques au sein de plusieurs territoires bretons, a perdu un appel d’offres. Elle craint pour son organisation et ses emplois. La Fédération des entreprises d’insertion, elle, dénonce la façon dont a été mené l’appel d’offres.

Par Sarah HUMBERT.

« Le risque de réaction en cascade est notable », alarme Melvyn Crommar, secrétaire général d’Emmaüs Action Ouest, qui compte 217 emplois dont 140 en insertion en Bretagne.

« Alimenter un gisement de réemploi »

Emmaüs Action Ouest a trois branches : Réemploi et compagnie, une recyclerie généraliste, Retritex, qui assure la valorisation et le recyclage de textiles, et Retrilog, qui gère des déchets « comme des machines à laver, des frigos, du petit électro ménager ».

Avec ses collectes, Retrilog a pour objectif de « préserver, regrouper, et catégoriser les déchets collectés pour les envoyer dans les bonnes filières de recyclage », poursuit le secrétaire général.

Ces actions permettent d’isoler certains éléments des objets collectés, et « d’alimenter un gisement de réemploi », vulgarise-t-il, tout en faisant appel à des personnes en insertion. La démarche se veut sociale et écologique.

Lire aussi : L’activité de ce réseau d’insertion menacée par un appel d’offres : un millier d’emplois menacés

« 600 000 € de chiffre d’affaires en moins »

Or, la structure dont l’agence est à Ploufragan (Côtes-d’Armor) a perdu un appel d’offres pour le lot qui concerne Morlaix (Finistère). Cela représente environ « 600 000 € de chiffre d’affaires en moins, sur 1,2 million que l’agence réalise dans ce domaine ». L’autre moitié du chiffre d’affaires est réalisée grâce à un lot de déchets à Saint-Brieuc, mais Retrilog craint également de perdre cet appel d’offres.

Avec la perte du lot de Morlaix, qui a été attribué à l’entreprise Paprec, une quinzaine d’emplois dont la majorité sont en insertion sont menacés. Mais Melvyn Crommar craint que cette situation ne mette à mal la totalité de la structure, soit plus de 200 salariés. « Il y a un risque de réaction en chaîne », insiste-t-il.

D’autres acteurs du réemploi sont impactés, comme Envie (photo d’illustration). | ARCHIVES OUEST-FRANCE

« On exige de la transparence »

Face à cette situation, la Fédération des entreprises d’insertion a réagi. Elle dénonce la façon dont l’appel d’offres, porté par l’éco-organisme Ecosystem, a été mené. Antoine Laurent, de la fédération, estime que « c ’est très dommageable que, sur l’autel de la recherche d’économies financières absolue, on néglige les bénéfices liés aux aspects sociaux notamment de l’insertion ou de l’aspect écologique du réemploi. On exige de la transparence sur la façon dont Ecosystem a pris en compte le volet réemploi, insertion. »

La Fédération s’étonne également « que les lots du marché aient été attribués à des acteurs éloignés de l’économie sociale et solidaire ». En effet l’entreprise Paprec, si elle est un acteur majeur de la gestion des déchets en France, n’a pas une fibre sociale aussi prononcée qu’Emmaüs.

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Source: https://www.ouest-france.fr/economie/emploi/apres-la-perte-dun-appel-doffres-emmaues-craint-pour-les-emplois-de-217-salaries-en-bretagne-fcbcb890-24d2-11f0-8bd9-2e665ca4169a

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