
« Si le moindre pétard explose à Brest, on arrête le réseau », a tonné ce samedi la CFDT Bibus, qui a obtenu l’arrêt de l’ensemble du réseau dès 22 h, suite à l’attaque d’un bus à Bellevue vendredi soir.
Par Pierre CHAPIN.
« S’il s’agit bien d’un règlement de comptes entre quartiers rivaux, il y a un énorme risque de représailles. Et dans ce genre de situations, on sait que les lignes Bibus, pour ce qu’elles représentent, sont malheureusement souvent prises pour cibles ». Ce samedi 28 décembre 2024, au lendemain du violent affrontement entre jeunes qui ont pris pour ring un bus de la ligne 12, à Bellevue, Sébastien Pellenec, délégué syndical CFDT Bibus, ne cache pas son appréhension en vue de la soirée qui s’annonce.
Demande d’arrêter le service partout à 20 h
Ce samedi matin, la direction de Bibus avait annoncé sa décision de détourner en soirée les lignes de bus du secteur du Bergot, où s’est déroulé l’affrontement vendredi soir. Mesure insuffisante pour le syndicat majoritaire à Bibus : « Nous avions demandé effectivement d’éviter Bellevue à partir de 18 h, mais également d’arrêter le réseau à 20 h », déplorait le syndicaliste.
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Ce samedi, la CFDT-Bibus a ainsi laissé planer la menace du droit de retrait potentiellement exercé par les chauffeurs. « S’il y a le moindre pétard qui explose à Brest, en direction d’un bus, on arrête tout le réseau dans la minute », prévenait Sébastien Pellenec. Un coup de menton qui a suffi à faire bouger les lignes : vers 17 h, la direction de Bibus a présenté un nouveau modèle, avec un arrêt total de l’ensemble du réseau dès 22 h, ces samedi et dimanche.
C’est aux autorités, président de Brest métropole et Préfet, de prendre leurs responsabilités pour assurer la sécurité des personnels et passagers des lignes de bus.
« On espère qu’il ne va rien se passer entre 20 h et 22 h », relevait le syndicaliste en début de soirée. « Mais il fallait cette interruption précoce du service pour donner un sentiment de sécurité aux personnels et usagers. Car ce qu’il s’est passé vendredi soir est profondément choquant, et les agents avaient la boule au ventre au moment d’embaucher samedi ».
« Le bus n’est pas la cible », rassure le sous-préfet
Après le violent épisode de ce vendredi soir, la CFDT Bibus dit redouter la prochaine soirée de la Saint-Sylvestre. « Nous avons obtenu la tenue, lundi 30 décembre, d’une réunion avec la direction de Bibus, Brest métropole, la préfecture et les syndicats, pour voir comment organiser en toute sécurité le service de transport dans la nuit du 31 décembre », annonce Sébastien Pellenec.
Sur ce point, le sous-préfet de Brest se voulait, ce samedi, rassurant pour les personnels et usagers des transports en commun. « On est sur une affaire de violences entre bandes. C’est déplorable, mais ici le bus est simplement le vecteur, pas la cible. Il ne s’agit en aucun cas d’épisodes de violences urbaines comme nous en avons connus dans le passé ».
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