ArcelorMittal : « On est en train de faire mourir à petit feu notre outil industriel » (H.fr-25/06/25)

« Sur le continent européen, on en est déjà à plus de 2 000 suppressions de postes à coups de délocalisations des fonctions support. Et il a été clairement dit, lors d’une réunion à Luxembourg, que ce n’était qu’un début », s’inquiète le coordinateur CFDT chez ArcelorMittal. © DPA/ABACA

Dans une conférence de presse organisée ce mercredi 25 juin, la CFDT a lancé une « alerte rouge » concernant la filière sidérurgique en France. Sur le sort d’ArcelorMittal, le syndicat somme le gouvernement d’agir.

Par Cyprien BOGANDA.

« Il y a urgence à agir », martèle Jean-Marc Vecrin, coordinateur CFDT chez ArcelorMittal. Fort de ses 30 ans de boîte, le syndicaliste mesure la gravité de la situation dans le groupe, qui a annoncé un plan de suppressions de postes en avril dernier. « ArcelorMittal est en train tout doucement de réorienter sa production et ses investissements hors d’Europe, en Inde, au Brésil, aux États-Unis, rappelle-t-il. Sur le continent européen, on en est déjà à plus de 2 000 suppressions de postes à coups de délocalisations des fonctions support (finance, achat, RH…). Et il a été clairement dit, lors d’une réunion à Luxembourg, que ce n’était qu’un début. »

Sans surprise, la conférence de presse organisée par la CFDT ce mardi 25 juin pour alerter sur l’avenir de la sidérurgie française, a beaucoup tourné autour d’ArcelorMittal. Jean-Marc Vecrin a dénoncé une nouvelle fois les promesses de décarbonation, restées pour l’instant lettre morte : « Jusqu’à présent, aucun euro n’a été dépensé, aucune étude démarrée, rien. »

« 0 euro d’augmentation »

Il pointe aussi la financiarisation du groupe, rappelant qu‘« en trois ans, 10 milliards d’euros ont été versés aux actionnaires sous forme de rachats d’actions et de dividendes, mais 0 euro d’augmentation en 2025 aux salariés », tout en déplorant le manque d’investissement sur les sites français : « On est en train de faire mourir à petit feu notre outil industriel », regrette le syndicaliste.

Le syndicat somme les responsables politiques de taper du poing sur la table, mais se montre très réservé quant aux demandes de nationalisation émanant de la CGT et de la gauche, invoquant des raisons de coût et des difficultés techniques.

Des délégués syndicaux de plusieurs entreprises de la sidérurgie (Aperam, NovAsco, ThyssenKrupp France) ont fait part de leurs inquiétudes, avant que Marylise Léon, secrétaire générale, ne récapitule les revendications du syndicat : prises de participation minoritaires de l’État dans les groupes de sidérurgie, conditionnement des aides publiques, protections aux frontières de l’Europe, entre autres.

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Source: https://www.humanite.fr/social-et-economie/acierie/arcelormittal-on-est-en-train-de-faire-mourir-a-petit-feu-notre-outil-industriel

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