Argentine : quelle alternative au néofascisme ? (NBH – 08/09/25)

La Libertad Avanza (LLA) le parti de Javier Milei a obtenu 34 % des voix, contre plus de 47 % à l’opposition péroniste de Fuerza Patria dans une élection  provinciale (région de Buenos-Aires) qui représente un tiers de l’électorat argentin. La région, fief péroniste, est déjà dirigée par Axel Kicillof, leader du Parti justicialiste (péroniste).

 Cependant le parti de M. Milei, qui a fait alliance avec le parti de droite de l’ex-président  Mauricio Macri (2015-2019) qui avait fait tirer sur des manifestants, devrait doubler son contingent de 12 sièges (sur 92).

Cette entente n’a rien de surprenant: la droite radicalisée argentine a préparé le terrain à l’extrême-droite de Milei.

Par ailleurs si Milei a maitrisé l’inflation c’est aux prix d’une austérité violente. Une des maladies de l’Argentine est soignée en mettant le vie du patient en grand danger et en grande souffrance. On assiste à une augmentation significative des taux de pauvreté et de chômage. La politique de Milei a engendré une crise sociale de grande ampleur.

Mais dans la rue, une relative passivité prévaut résultat de la répression mais aussi d’une base de masse conséquente pour Milei. Et bien que la sœur du président, Karina Milei, secrétaire générale de la présidence et présidente du parti La Libertad Avanza, est empêtrée dans un scandale de corruption. 

On ne doit pas non plus oublier que Javier Milei gouverne avec une minorité au Congrès. Même si la droite est majoritaire en ajoutant les voix de la coalition de droite de Macri (26%)et le parti de Milei (26%). Les péronistes avait obtenait 38% des voix. Cela aux législatives de 2023. 

Les élections nationales d’octobre (qui renouvelleront un tiers du Sénat et la moitié des députés) seront une occasion pour les Argentins d’exprimer leur jugement sur les premières années du pouvoir néofasciste de Milei élu en 2023.

Mais rien n’est acquis pour l’opposition. Les sondages montrent que Milei possède un socle de 40% d’adhésion à sa politique.

Enfin la gauche de gauche est quasiment inexistante.

Le syndicalisme est affaibli, l’expansion de l’économie informelle et la réduction du nombre total d’emplois industriels y sont pour beaucoup.

Le Parti communiste n’a plus d’existence réelle. Seul le Front de gauche et des travailleurs (une coalition de petits groupes  trotskistes) parvient à obtenir 1 député à la Chambre avec 3,5% des voix. Mais globalement la gauche de gauche est marginalisé.

Quand au péronisme, il est divisé, en proie à des conflits internes et n’a pas encore clarifié quelle faction prendra l’ascendant.

Mais tout de même des signes de résistance commencent à émerger: mobilisations ouvrières, grèves, mouvement universitaire, manifestations féministes.

Ces dynamiques peinent encore à construire une force politique capable d’organiser une perspective politique alternative et de défier réellement la continuité de la politique néolibérale et néofasciste. 

Antoine Manessis

Source : https://nbh-pour-un-nouveau-bloc-historique.over-blog.com/2025/09/argentine-quelle-alternative-au-neofascisme.html

URL de cet article : https://lherminerouge.fr/argentine-quelle-alternative-au-neofascisme-nbh-08-09-25/

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