Article 40 ou France culture : il n’y a pas de bourgeois modérés. ( NBH – 09/06/23)

Thiers, la massacreur de la Commune, proclamé « pacificateur et libérateur du territoire » par l’Assemblée nationale

Yaël Braun-Pivet fut avocate pénaliste, expatriée (pour suivre son mari cadre sup chez L’Oréal) en Asie, au Japon et à Taïwan enfin au Portugal où Braun-Pivet repris des études en Droit des Affaires. De retour en France, elle a monté une agence dans le domaine du tourisme avant de rejoindre le monde associatif, les Restos du coeur.

En 2005 elle est au PS puis rejoint Macron en 2016. Elle déclare  » je crois profondément au dépassement des clivages, au pragmatisme et au renouvellement des pratiques ».

« L’insoumise de la Macronie » ose Le Point, chargé de com de la bourgeoisie.

Et La Tribune nous annonce qu’elle « ne s’interdit rien » : elle pense à 2027…Elle « aime que le destin la surprenne »… Comme les millions qui ont défilé contre les 64 ans, « surpris de voir le destin » (l’Exécutif des très riches) leur voler deux années de vie.

La présidente de l’AN a cherché à se positionner comme l’aile libérale, ouverte, sympa, pas sectaire, indépendante, cool de la Macronie. 

Or si on confronte la com à la réalité que voit-on ?

Yaël Braun-Pivet, présidente macroniste de l’Assemblée nationale, a déclaré irrecevable l’article 1 du projet de loi du groupe LIOT contre la retraite à 64 ans. Du fait de la décision de Braun-Pivet l’abrogation de la retraite à 64 ans ne sera pas discutée à l’Assemblée nationale. Elle a utilisé le désormais célèbre article 40.

Une attaque violente contre les droits du parlement.

 « Le choix que vous avez fait, madame la présidente, porte un coup terrible à notre démocratie parlementaire. » lui lance le communiste André Chassaigne. 

 L’écolo Cyrielle Chatelain lui dit : « Avec ces irrecevabilités, vous vous montrez indigne de votre fonction. »

Elle est accusée « d’écraser la démocratie  » par le socialiste Arthur Delaporte.

Charles de Courson  la blâme d’avoir fait « une faute politique grave dont elle ne mesure pas encore toute l’étendue des dégâts institutionnels ».

L’opposition qui lui reproche d’avoir pris « une décision politique et partisane aux ordres de l’exécutif » (Eric Coquerel, LFI), d’avoir permis « la servilité du Perchoir » (Sandrine Rousseau, EELV).

Le masque est tombé.

Sa morgue prend le dessus sur l’image qu’elle tente de se construire: à la tribune la députée insoumise, Clémentine Autain, commence : « C’est avec une gravité inhabituelle… » » Yaël Braun-Pivet l’interrompt : « Madame la députée, il est d’usage dans cet Hémicycle de saluer la présidence et les ministres avant d’intervenir. Je vous remercie de respecter les usages et la bienséance. Moi, on m’a appris à dire bonjour mais, manifestement, ce n’est pas le cas de tout le monde. »

On aurait pu la payer pour sortir ce genre de phrase tant elle pue la bourgeoisie Second Empire…

Une autre fois face à des « mouvements divers » des députés Insoumis elle tance « On n’est pas dans une manif ici! ». Ben oui quoi, les torchons et les serviettes.

L’arrogance des riches ne supporte pas la contrariété.

Elle possède 1,5 million d’euros d’actions chez l’Oréal dont son mari est cadre dirigeant. Elle détient aussi 40 000 euros d’actions chez Total, LVMH, BNP Paribas, Axa, Kering… 

Un mot encore sur un distingué journaliste qui officie sur France Culture.

Compétent, espiègle, rusé, cultivé (pas en histoire), impertinent juste comme il faut, l’échine souple quand il faut aussi, Guillaume Erner, puisqu’il faut l’appeler par son nom, est une confirmation du « syndrome Hulk ». Voilà un monsieur bien sous tout rapports qui soudain se met à éructer haineusement contre un de nos meilleurs historiens, spécialiste du nazisme, parce qu’il a eu l’outrecuidance de franchir une ligne rouge qui transforme un bourgeois accorte en chien de garde crocs dehors. La ligne rouge fut, pour Johann Chapoutot, de montrer la matrice commune du capitalisme et du nazisme. Impardonnable. Erner fusille donc Chapoutot dans sa chronique *. Puis une deuxième fois *. Pour être bien sûr du résultat.

Ce matin interviewant, avec ce qu’il faut de dégoulinante flagornerie, une ministre taïwanaise Guillaume Erner par deux fois lui demande si « le monde libre » fait assez pour l’île chinoise convoitée par…la Chine. « Le monde libre »…née en 1950, actif en politique depuis mes 15 ans, ce terme de « monde libre » était déjà réservé aux lecteurs âgés du Figaro. Un terme de « guerre froide ». Un terme manichéen. Un terme pinochetiste. Un terme maccarthyste. Et voilà qu’Erner l’utilisait 2 fois sur France culture.

Ils doivent avoir très peur de la vérité et de l’avenir pour un tel retour dans le passé. 

Brève conclusion.

Il n’y a pas de bourgeois modérés. Il n’y a que des bourgeois. Lesquels, quand l’essentiel est en cause, leurs intérêts, comme l’incroyable Monsieur Hulk ils se transforment. En massacreurs de la Commune de Paris, en fusilleurs de Résistants, en assassins des militants de la paix à Charonne, en meurtriers d’ouvriers algériens jetés dans la Seine…la liste de leurs crimes et méfaits est trop longue.

Retenons seulement la leçon: il n’y a pas de bourgeois modérés.

Antoine Manessis.

* https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/l-humeur-du-matin-par-guillaume-erner/franchir-le-point-godwin-avant-7-heures-du-matin-4970278

* https://www.radiofrance.fr/franceculture/faut-il-organiser-un-nuremberg-des-drh-6956060

Source : Article 40 ou France culture : il n’y a pas de bourgeois modérés – NBH-pour-un-nouveau-bloc-historique.over-blog.com

URL de cet article : Article 40 ou France culture : il n’y a pas de bourgeois modérés. ( NBH – 09/06/23) – L’Hermine Rouge (lherminerouge.fr)

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