Assez du deux poids, deux mesures ! (NBH – 15/02/25)

Ibrahim Mohammad Khaleel al-Shawish, l’instituteur de 43 ans est devenu le visage des conditions de détention dans les prisons israéliennes (Libération 14 février).

L’épuration ethnique est l’acte fondateur du sionisme en Palestine.

Comme l’historien israélien Ilan Pappé l’a parfaitement démontré l’expulsion et la déportation hors de Palestine de sa population furent pensées, organisées, planifiées et mises en oeuvre par David Ben Gourion et le colonialisme sioniste. 

Le nettoyage ethnique a été mis en œuvre par des expulsions systématiques d’environ 500 villages arabes, ainsi que par des attaques contre les Palestiniens, exécutées principalement par des membres des milices sionistes de l’Irgoun et de la Haganah contre la population civile pour semer la terreur et contraindre à la fuite.

Bien entendu le sionisme ne tombe pas du ciel. Au XIXe siècle le sionisme est né en réaction à la multiséculaire et longue oppression, aux terribles persécutions contre les juifs.

Bien entendu il  faut tenir compte du fait que les sionistes passent à l’action trois ans après la fin de la Guerre Mondiale et le génocide des juifs d’Europe par les nazis.  Dans le sens où le colonialisme, intrinsèquement lié au sionisme, trouvait dans cette conjoncture historique un climat pour s’épanouir. Et où la brutalisation, la radicalisation du sionisme induite par la Guerre et le génocide se rajoutait au projet colonial de Théodore Herzel qui ne s’en était jamais caché. 

La Nakba est un geste colonial chimiquement pur. L’État colonial structurellement intégré au système impérialiste ne fut jamais un mouvement de libération nationale. Dès avant la Deuxième Guerre le mouvement sioniste fait le choix de s’emparer de toute la Palestine par la force : c’est le fameux « mur d’acier » qui, à partir de 1948, fondera en réalité la stratégie de l’Etat d’Israël, toutes composantes politiques confondues.

Cette politique coloniale expansionniste n’a jamais cessée de 1948 à aujourd’hui. 

La politique de Netanyahou et sa bande fasciste a obtenu le soutien de tous les pays impérialistes occidentaux, avec l’hyper puissance étasunienne en tête. Depuis l’élection de Donald Trump pourtant les choses se sont aggravées. 

C’est un « carte blanche » qu’a obtenu le premier ministre israélien. 

Trump menace que si tous les otages israéliens ne sont pas libérés aujourd’hui samedi 15 février il déchaînera « le feu de l’enfer » sur Gaza. Parallèlement il propose la déportation de plus de 2 millions de Palestiniens en Egypte et en Jordanie pour construire « la Riviera » du Proche-Orient.

Que les menaces de la Maison blanche se concrétisent ou pas, elles créent une situation politique qui permet à Israël de faire ce qu’il veut. Netanyahou peut trouver le prétexte qu’il veut pour relancer son épuration ethnique et son génocide. S’il doit plus ou moins tenir compte de son opinion publique, celle-ci semble suffisamment radicalisée pour le soutenir dans à peu prêt quelle direction, en particulier la pire. Même si quelques Israéliens font preuve d’un courage admirable en dénonçant la politique criminelle du gouvernement fasciste.

Le comportement criminel des autorités israéliennes vis à vis des Palestiniens détenus par Israël est apparu avec toute son horreur à l’occasion de la libération des prisonniers palestiniens. Les témoignages montrent au monde les conditions de détention des Palestiniens dans les camps d’internement israéliens. Plusieurs prisonniers libérés ont du être admis dans des hôpitaux. Humiliation, coups, terreur, tortures sont le quotidien des prisonniers et résistants palestinirns.

Notons combien le deux poids deux mesures continue dans les médias français. Le racisme consternant que ce comportement révèle est absolument déshumanisant. Il faut le dénoncer avec force car ce genre d’attitude prépare nos sociétés au pire.

Les crimes contre l’humanité, la torture, les conditions inhumaines d’enfermement  qu’ils soient dirigés contre un Palestinien, un Israélien ou qui que ce soit mérite la même condamnation et le même traitement. Ce que ne font absolument pas les médias privés ou publics en France. Cela mérite notre mépris pour ceux qui ne font pas leur travail d’information et se transforment en propagandistes de criminels. Et cela exige que notre solidarité soit plus forte que jamais à l’égard de la lutte de libération nationale palestinienne.

Antoine Manessis

Source : https://nbh-pour-un-nouveau-bloc-historique.over-blog.com/2025/02/assez-du-deux-poids-deux-mesures.html

URL de cet article : https://lherminerouge.fr/assez-du-deux-poids-deux-mesures-nbh-15-02-25/

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