Attention, un conclave peut en cacher un autre (IO.fr-26/06/25)

Yvan Ricordeau (CFDT) à droite et Patrick Martin (Medef) à gauche, lors d’une conférence de presse précédant la réunion finale du « conclave », le 23 juin. (AFP)
Le conclave sur les retraites s’est achevé le lundi 23 juin sur un constat de désaccord…

Par Par Pascal SAMOUTH.

Pourtant, la CFDT, qui menait la barque pour les confédérations qui avaient décidé de rester, avait fait preuve de beaucoup de compréhension. Plus question d’abrogation ; plus question de 62 ans ni même de bougé sur l’âge ; une ouverture sur la capitalisation ; l’acceptation de la tonte des retraités. Quelques mesurettes secondaires sur « les métiers les plus pénibles » ou les carrières des femmes auraient suffi à la centrale pour signer un accord. Pourtant le Medef s’est montré inflexible à lâcher la moindre peccadille. Par la voix de son président, il déclare : « Cette affaire n’est pas la fin du monde (…). Ça n’enlève rien à la conviction que j’ai avec le Medef qu’il faut que le dialogue social se poursuive et que la démocratie sociale occupe tout son champ. ».

L’objectif affiché de l’organisation patronale est de mettre la gestion des retraites à la seule main des « partenaires sociaux », c’est-à-dire les sortir du champ de la Sécurité sociale. Pour cela, tout le monde doit être autour de la table et c’est bien le départ de FO, puis de la CGT, du conclave qui gêne.

Pour ceux qui entretiennent l’illusion que ce projet romprait avec l’étatisation-privatisation de la Sécurité sociale installée en 1995, l’expérience du conclave devrait les refroidir : c’est bien le Medef qui a le droit de veto sur toutes les décisions, dans le cadre des orientations budgétaires de 40 milliards d’euros de coupe définies par le gouvernement.

François Bayrou regrette, ce 24 juin au matin, l’échec, car un accord était possible pour un nouveau mode de gestion de la Sécurité sociale. « Un accord majeur se dessinait même sur un changement de gouvernance des retraites du secteur privé », a-t-il dit. Sentant sa fin proche, Bayrou saisit donc au bond la balle du Medef pour convoquer une nouvelle réunion ce 24 juin avec les « partenaires sociaux » : « Notre devoir est de ne pas baisser les bras et de tout faire pour permettre de dépasser un tel blocage. ». Et dans la foulée c’est Sophie Binet qui lui répond sur RMC : « La CGT et Force ouvrière doivent être invitées. »… Un conclave peut en cacher un autre.

Toutes ces manœuvres n’ont qu’un but : assurer la « stabilité » comme s’y sont engagés, chacun à leur manière, toutes et tous les dirigeants confédéraux et patronaux après la censure du gouvernement Barnier.

Ces gesticulations y suffiront-elles ? En face il y a la classe ouvrière et la population qui n’acceptent pas les mesures du gouvernement Macron-Bayrou, organisant la résistance, souvent avec les syndicats, et comptant sur une force sûre sur laquelle s’appuyer : la France insoumise.

°°°

Source: https://infos-ouvrieres.fr/2025/06/26/attention-un-conclave-peut-en-cacher-un-autre/

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/attention-un-conclave-peut-en-cacher-un-autre-io-fr-26-06-25/

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *