
À l’appel des syndicats, une centaine de personnes ont investi, ce jeudi, le hall d’entrée de l’hôpital de la Cavale-Blanche, à Brest. Mais en constatant que le dialogue social avec la direction est rompu.
Par Paul BOHEC.
Les tensions ne retombent pas entre les représentants syndicaux du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Brest-Carhaix et leur direction. Ce jeudi 13 juin 2024, à l’appel des syndicats, une centaine de personnes étaient réunies dans le hall d’entrée de l’hôpital de la Cavale-Blanche. « Merci d’être encore là : la mobilisation ne faiblit pas », a déclaré Christian Troadec.
Tout comme le maire de Carhaix, Alain Guéguen, conseiller départemental des Côtes-d’Armor, a refusé de siéger au conseil de surveillance de l’établissement qui se tenait. À leurs deux objectifs du jour – le retrait des plaintes du CHU envers les personnes qui avaient occupé les locaux de l’ARS (Agence régionale de santé) à Quimper, et la réouverture totale des urgences de Carhaix -, « ils ont obtenu une fin de non-recevoir ». Députée sortante de la circonscription de Châteaulin-Carhaix, Mélanie Thomin, également présente en soutien, a aussi affiché sa volonté de voir « raviver l’esprit du protocole de crise signé en fin d’année 2023 ».
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« Ce sont les soignants qui tiennent l’hôpital »
Après une lecture liminaire, les représentants syndicaux ont également quitté la réunion après « des échanges vifs » avec la direction du CHU. Ils dénoncent « cette démarche en justice qui vise à criminaliser l’action syndicale et militante et le manque de volonté […] à assurer la permanence, l’offre et la sécurité des soins sur l’ensemble de territoire ». « On a l’impression qu’ils oublient que ce sont les soignants qui tiennent l’hôpital », grince Thomas Bourhis, représentant de la CGT, lors de sa prise de parole.
Porte-parole du comité de vigilance de l’hôpital de Carhaix, Matthieu Guillemot a, lui, regretté que le mouvement de départ des élus membres du conseil de surveillance n’ait pas été suivi par tous. « Parvenir à l’annuler, faute de quorum, aurait été une petite victoire », estime-t-il, pointant notamment du doigt Émilie Kuchel (conseillère régionale PS et adjointe au maire de Brest) et Fragan Valentin-Leméni, adjoint UDB à la ville de Brest. Ce dernier « regrette profondément que les délégués syndicaux n’aient pas souhaité y participer ». Pour lui, « sur le fond, opposer la ruralité et la ville, c’est céder à la facilité et se tromper de cible. […] Nous devons toutes et tous ensemble mettre l’État devant ses responsabilités ».
Dans un communiqué, les membres du conseil de surveillance « saluent les avancées permises par l’engagement territorial des équipes du CHU. Sans effacer les difficultés que connaissent tous les établissements de santé, [ils] souhaitent rappeler que la fusion a été le principal levier du développement et de la sauvegarde de l’hôpital de Carhaix ».
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