Épuisés professionnellement, les médecins anesthésistes du CHU de Brest ont décidé, depuis un mois, de ne plus réaliser d’heures additionnelles. Conduisant au report ou au transfert de bon nombre d’interventions.
Au CHU de Brest, certaines interventions chirurgicales sont reportées voire transférées vers d’autres établissements hospitaliers. (Photo d’illustration François Destoc)
Depuis quatre semaines, les médecins anesthésistes du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Brest, épuisés professionnellement et qui regrettent que leur travail soit insuffisamment valorisé et reconnu, ont pris la décision de ne plus réaliser de temps de travail additionnel (TTA). Une situation qui avait déjà contraint le CHU à déprogrammer près de 70 % d’opérations début septembre.
Un mois plus tard, la situation ne s’est pas encore arrangée. Certaines interventions prévues à la Cavale-Blanche ont été transférées vers les hôpitaux de Morvan, à Landerneau ou Carhaix, quand d’autres continuent d’être reportées, ont appris les syndicats à l’issue d’une réunion d’information organisée, ce mardi midi, par la direction du CHU de Brest pour évoquer le sujet.
« Il n’y a eu de perte de chance pour aucun patient »
« Ce qu’il se passe à Brest pourrait se dérouler ailleurs : partout, les médecins anesthésistes sont sur la brèche », explique Anne Geffroy-Wernet, qui suit avec attention la situation finistérienne. « En juillet, les médecins brestois avaient prévenu qu’ils ne feraient plus d’heures additionnelles si leurs conditions de travail n’étaient pas revues. Ils ont fait des propositions à la direction qui ne sont pas différentes de ce qui se fait dans d’autres établissements de la région, à Saint-Brieuc ou Lorient », décrypte la présidente du Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes réanimateurs élargi (SNPHAR-E). Un protocole d’accord entre les professionnels et la direction est encore soumis à discussion.
Mais Anne Geffroy-Wernet assure que les anesthésistes-réanimateurs ont toujours maintenu leurs gardes et que les interventions en cancérologie ou pédiatrie, entre autres, ont été sanctuarisées : « Il n’y a pas eu la moindre prise de risque : il n’y a eu de perte de chance pour aucun patient ». Contacté, le CHU a, de son côté, renvoyé à une communication officielle ultérieure.
Auteur : Paul Bohec
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