
L’espace vente, situé rue Frédéric Chopin, à Brest (Finistère), est tenu par une soixantaine de personnes. Denise Le Pape, bénévole depuis douze ans, encadre l’équipe. Ici, on accueille, on reçoit les dons, on vend et surtout, on réchauffe les cœurs.
Dans le local du 31, rue Frédéric Chopin à Brest (Finistère), tout le monde s’active. « Tu n’as pas un mètre pour mesurer le meuble ? ». Denise Le Pape, 75 ans, référente braderie de l’espace vente du Secours populaire, fouille dans son sac.
« On se respecte entre nous »
Cette bénévole tout terrain encadre une soixantaine de personnes qui reçoivent les dons, trient les vêtements et objets. Dans la petite pièce qui leur est réservée, ça sent le café chaud.
« On s’entend très bien, précise la responsable. Pour aider les autres, il faut être disponible. Ici, on respecte les personnes aidées et surtout, on se respecte entre nous. C’est le secret pour garder une bonne équipe de bénévoles fidèles et efficaces. On partage les mêmes valeurs, c’est essentiel. Et pour combattre la misère, il ne faut pas oublier de rire. »
Quatre ans d’accueil
Le midi, tout le monde mange sur place dans la cuisine aménagée. C’est le moment où les membres de l’équipe échangent, communiquent les consignes. « Ça fait douze ans que je suis ici, je suis très attachée aux valeurs de l’association : savoir donner, échanger et recevoir, énumère Denise Le Pape. J’ai fait quatre ans d’accueil. Cette expérience permet de mieux comprendre comment fonctionne la société. »
« Quand on manque de tout… »
À l’espace vente, les bénévoles accompagnent régulièrement les bénéficiaires qui ont le droit à une aide d’urgence. Hommes et femmes avec enfants qui se retrouvent sans rien, parfois du jour au lendemain.
« On les accompagne pour les équiper de manteaux chauds, chaussures, vêtements de pluie. Quand on manque de tout, cette aide est essentielle. » Denise Le Pape connaît ces situations extrêmes, quand on est au fond du trou et qu’on attend qu’une chose pour ne pas sombrer : une main tendue.
« Parfois, un sourire peut tout changer, dit-elle. Je l’ai appris grâce à mon métier. » Actuellement retraitée, la bénévole a été aide-soignante dans un service d’hémodialyse : « Je passais du temps avec les personnes soignées en les réconfortant et en parlant pendant des heures. C’est là qu’a commencé mon engagement pour les autres. Être solidaire avec ceux qui souffrent m’apaise. »
Un samedi sur deux, c’est braderie
Ces derniers temps, elle constate que de plus en plus de personnes qui touchent une petite retraite viennent au Secours populaire. « Il y a aussi beaucoup d’étudiants qui ont du mal à joindre les deux bouts. Ils viennent chercher de l’aide alimentaire et trouvent des pulls et des jeans à deux euros. On vend aussi des petits meubles. Le samedi, lors des braderies, on diminue encore les prix en fonction des stocks. »
Pratique. Secours populaire, 31, rue Frédéric Chopin à Brest. Ouvert les mardis et jeudis de 9 h à 12 h et de 14 h à 16 h 30. Braderie le samedi 22 février 2025 aux mêmes horaires.
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