
Marc Ferracci, ministre de l’Industrie, a visité la Fonderie de Bretagne à Caudan (Morbihan), ce mercredi 14 mai 2025. Jérôme Garnache, PDG d’Europlasma nouveau propriétaire, a expliqué en détail son plan d’attaque.
« On voit que quand on se bat collectivement, on y arrive, a commenté Marc Ferracci, ministre de l’Industrie, à l’issue de la visite de la Fonderie de Bretagne près de Lorient (Morbihan), ce mercredi 14 mai 2025. Avec les collectivités, les parlementaires, on a trouvé un avenir industriel pour la Fonderie de Bretagne. On donne des perspectives à des familles, et c’est une belle histoire pour l’avenir. » À l’heure où de nombreux plans sociaux ébranlent l’industrie en France, difficile de ne pas savourer l’issue heureuse de la Fonderie de Bretagne.
La Fonderie sauvegarde 266 emplois, sur les 280 menacés, grâce au plan de reprise par le groupe Europlasma. Son PDG, Jérôme Garnache, était également de la partie ce mercredi. L’occasion pour lui d’expliquer son plan d’attaque pour cette usine créée par Renault group dans les années 1960. Dépendante à 95 % de l’activité du secteur automobile, et dans le contexte géopolitique international, l’usine a trouvé, avec la fabrication de corps d’obus le moyen de combler les volumes perdus par le départ de Renault. Mais attention à ne pas tomber dans le piège de la stratégie de la spécialisation.
« L’objectif est de capitaliser sur cette demande soudaine dans le secteur de la Défense, et d’accompagner les investissements pour une diversification », a dit le PDG.
Fonderie de Bretagne a déjà commencé à fabriquer des corps d’obus en test pour un client français, « d’autres commandes étrangères sont annoncées, mais nous sommes soumis aux validations de la Direction générale de l’armement (DGA) pour obtenir une licence export. » La part de la Défense sera portée à 45 % de la production de FDB, elle continue de fabriquer des pièces automobiles et s’ouvre des marchés vers le ferroviaire et l’agricole.
Cinq ans de visibilité
À moyen terme, Jérôme Garnache vise l’autonomie et même la capacité à produire de l’électricité. « On a des gens très performants, si on veut stabiliser l’activité dans la durée, ça passe par un développement disruptif de notre capacité à produire de l’énergie. » Un projet d’installations de centrale solaire photovoltaïque est en cours. « Avec la Défense, on a de la visibilité sur cinq ans, et dans l’industrie c’est déjà pas mal. »
Trouver un industriel
En parallèle, Jérôme Garnache a répondu aux critiques sur le mode de financement par actions. « C’est la seule alternative pour les entreprises qui sont passées par les fourches caudines du redressement judiciaire. Il faut des fonds propres monumentaux. La seule option, c’est l’émission d’obligation qu’on convertit en actions, la seule qui fonctionne. On a levé 100 millions d’euros levés sur le marché depuis qu’on a repris Europlasma. »
Une nouvelle direction qui donne aussi de l’espoir aux salariés. Les élus du personnel ont été reçus par le ministre de l’Industrie, à l’issue de la visite. « On aimerait qu’un industriel rentre dans l’actionnariat dans les deux ans pour rassurer les clients et les futurs clients. C’est ce qu’on a demandé à Monsieur Ferracci, a commenté Maël Le Goff, secrétaire général de la CGT FDB. Nous avons également manifesté la volonté de siéger au comité de suivi. »
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