
Le tribunal de commerce de Rennes a validé l’offre de reprise de la Fonderie de Bretagne à Caudan par le groupe Europlasma. Sur les 280 emplois, 266 sont sauvegardés.
Par Delphine LANDAY.
« Je ne pleure pas, c’est encore le pollen… » Eric, Maël, Christophe se prennent dans les bras… et des larmes de joie, cette fois, coulent sur les joues des salariés de la Fonderie de Bretagne à Caudan dans le Morbihan. Ils n’étaient qu’une poignée à avoir tenu toute la journée sur le parking de leur usine pour guetter la décision du tribunal de commerce de Rennes ce vendredi 25 avril 2025. Il a validé l’offre de reprise du groupe Europlasma et sauvé 266 emplois sur les 280 que compte l’équipementier automobile historique de Renault.
Placée en redressement judiciaire le 22 janvier 2025 après l’échec des négociations de rachat entre Renault et Private assets, l’usine se cherchait un nouveau repreneur. L’offre d’Europlasma a été retenue après plusieurs semaines de travail avec les partenaires sociaux, l’administrateur judiciaire, notamment sur le nombre d’emplois. Le groupe, déjà propriétaire de la Fonderie de Tarbes, envisage de consacrer « 50 % de l’activité à la Défense, car en termes de diversification, l’avenir c’est aussi le ferroviaire, l’énergie ».
7 millions de l’État et des collectivités
« Aujourd’hui, on est très satisfait de ce projet de reprise parce qu’il répond aux problématiques de l’entreprise, avoir de gros volumes de production. » Après la menace sérieuse d’une fermeture de l’usine le 20 décembre dernier, Jérôme Dupont, directeur de l’usine, a salué la mobilisation des élus, collectivités locales, régionales mais également celle des salariés. « Ce succès, c’est un succès collectif, des élus bien sûr mais aussi grâce à un engagement très fort des salariés de l’usine. »
Marc Ferracci, ministre de l’Industrie, a annoncé sa visite sur le site de l’usine à son redémarrage. Il rappelle que l’État et les collectivités territoriales soutiennent le projet de reprise par l’apport d’un prêt de 7 millions d’euros en complément du financement apporté par Europlasma et de l’appui du groupe Renault. Ce dernier dans le cadre du plan de cession abondera d’une enveloppe de 25 millions d’euros dont 5 millions pour permettre à l’usine de redémarrer. Les 20 millions restant devront être consacrés aux investissements.
Un changement de cap pour les ouvriers habitués aux pièces automobiles toutes catégories, ils vont désormais fabriquer des corps d’obus. Cette ouverture au secteur de la Défense n’obère pas le plan de diversification déjà amorcé. « L’idée c’est que les volumes des obus nous permettent de remédier au départ des volumes de commandes faites par Renault, précise Maël Le Goff, élu du personnel CGT. La guerre s’arrêtera un jour, et on a des clients qui attendaient cette reprise pour nous passer commande, notamment dans le secteur des poids lourds. »
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