
Refusant de voter la censure du gouvernement Bayrou, le Parti socialiste s’est justifié en prétextant avoir obtenu des « concessions ». Mais le budget 2025 que prépare Bayrou prévoit en réalité des dizaines de milliards de coupes budgétaires.
Par Rosalie ALBANI.
« Nous avons choisi de ne pas pratiquer la politique du pire (…). C’est la raison pour laquelle nous ne vous censurerons pas. » Voilà comment Olivier Faure annonçait le refus du Parti socialiste de voter la motion de censure déposée par la France insoumise, permettant, avec le Rassemblement national, au gouvernement Bayrou de se maintenir et de préparer un budget dans la droite ligne de celui préparé il y a quelques semaines par Michel Barnier.
François Bayrou a même adressé un courrier, rendu public, aux socialistes où il évoque 23 points présentés comme des « concessions ». La grande majorité de ces points avait déjà été annoncée par Barnier avant la censure ou sont des conséquences de la censure de Barnier comme la revalorisation des pensions de retraites au 1er janvier par exemple.
Depuis la censure, le gouvernement s’active en déposant au Sénat une batterie d’amendements visant à diminuer les dépenses de l’État.
« Bercy veut trouver 23 milliards d’euros sur les dépenses de l’État » explique l’Opinion du 21 janvier, « quand Michel Barnier promettait 20 milliards d’économies. »
Tard dans la nuit samedi 18 janvier, Elisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale présente devant les sénateurs un amendement, en réalité un coup de rabot de 52 millions d’euros sur le budget de l’Éducation nationale. Le rapporteur spécial de la commission des Finances LR du Sénat explique en réponse à la ministre que « la commission n’a pas d’avis car elle n’a pas eu le temps de se réunir. Le turbo-rabot est de sortie ! Le grippe-sou de Bercy rédige nuitamment des amendements. (…) D’un côté on nous annonce la suppression des 4 000 postes d’enseignants et de l’autre, on veut raboter 52 millions. » Ambiance…
Rabotage général
Dans la nuit du 20 au 21 janvier, le Sénat a voté 1,3 milliard d’euros d’économies sur l’écologie. 745 millions d’euros de baisse étaient proposés en novembre par Barnier, Bayrou y a ajouté 575 millions.
Un amendement prévoit également la baisse de la prise en charge des arrêts maladie des fonctionnaires dont l’indemnisation pourrait passer de 100 % à 90 %. Un retour par la fenêtre d’une mesure prévue dans le budget Barnier. D’un côté, les deux jours de carence voulus par Kasbarian sont à ce jour annulés, ce qui représentait une économie de 289 millions d’euros pour le gouvernement.
Mais en abaissant la prise en charge du congé maladie des fonctionnaires à 90 %, c’est 900 millions que ce gouvernement peut raboter ! Encore une grande victoire des socialistes.
Autre mesure qui avait été introduite dans le budget de la Sécurité sociale par le Sénat en novembre puis écartée par les Insoumis en commission à l’Assemblée : les sept heures de travail gratuites par an ! C’est la ministre du Travail Panosyan qui l’a annoncé sur la matinale de TFI ce 21 janvier. Et on entend reparler également du retour de la suppression de l’Aide médicale d’État (AME) ! Au total « un budget à 32 milliards d’économies dont 5 sur la Sécurité sociale » (note du blog de Manuel Bompard).
Tout ça rendu possible grâce à la non-censure du gouvernement Bayrou par le Parti socialiste et le Rassemblement national !
« C’est un budget Barnier en pire qui se prépare » commente Éric Coquerel, député LFI, président de la commission des Finances à l’Assemblée nationale ce mardi 21 janvier avant d’ajouter « les concessions accordées au Parti socialiste sont des entourloupes ! »
Un infâme enfumage pour permettre à Macron-Bayrou de poursuivre leur politique de misère. Qu’ils dégagent tous !
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Source: https://infos-ouvrieres.fr/2025/01/25/bayrou-prepare-un-budget-barnier-en-pire/
URL de cet article: https://lherminerouge.fr/bayrou-prepare-un-budget-barnier-en-pire-io-fr-25-01-25/