Brest. Après un suicide, 95 % du personnel Bibus en grève, lundi 7 novembre. ( OF.fr – 07/11/22 – 18h38 )

Environ 250 salariés et anciens salariés étaient présents, lundi matin. La grève a été suivie par plus de 95 % du personnel.
Environ 250 salariés et anciens salariés étaient présents, lundi matin. La grève a été suivie par plus de 95 % du personnel.

Ce lundi 7 novembre 2022, le réseau de transport de Brest (Finistère) a été fortement perturbé par un mouvement de grève, décidé suite au suicide d’un conducteur deux jours plus tôt. Au total, 95 % du personnel Bibus était en grève.

Ce lundi 7 novembre 2022, aucune rame de tram et très peu de bus circulaient à Brest (Finistère). Plutôt qu’à leur poste de travail, environ 250 personnes étaient réunies dans l’enceinte du siège de Bibus, rue Ferdinand-de-Lesseps : une minute de silence s’y tenait en mémoire de leur collègue décédé durant le week-end.

« Samedi après-midi, Didier a mis fin à ses jours. Notre collègue, notre ami, a été poussé au désespoir », attaque, au micro, le délégué CFDT Luc Daniel.

En aparté, Il explique que ce conducteur de 52 ans, dans l’entreprise depuis 30 ans, avait obtenu, il y a trois ans, un poste d’agent d’intervention sur le réseau, vécu par ce dernier « comme une promotion sociale dont il était très fier ».

Des bouquets de fleurs ont été déposés en mémoire du salarié et en soutien à sa famille. | OUEST-FRANCE

Il explique son geste
dans une lettre

Mais une semaine plus tôt, « il a appris que cet avenant signé chaque année ne serait pas reconduit, et qu’il devait donc retourner entièrement à la conduite fin janvier ». Une annonce « entre deux portes » vécue « comme une trahison » par le salarié, en arrêt depuis « pour choc psychologique ».

Le salarié aurait cependant laissé « une lettre », dans laquelle il fait état de ses difficultés. « C’est le boulot », assure le délégué CFDT, évoquant une vie personnelle riche de « projets de vacances et de maison ».

Pour Luc Daniel, « Didier est la partie visible d’un mal-être dans l’entreprise depuis 2019 », année où RATP-Dev a obtenu la délégation de service public. Le syndicaliste en appelle à la Métropole, le délégataire. « On demande clairement que cette collectivité qui se dit sociale, de gauche, mette son nez dans cette affaire. »

Nouvelle grève jeudi ?

Jeudi, jour des obsèques du salarié, un nouveau mouvement de grève, « suivi par pratiquement tout le monde », devrait avoir lieu. Avant une autre mobilisation, lundi 14 novembre.

À l’origine prévue le 19, elle est avancée suite au décès du salarié. Aux revendications déjà annoncées – des temps de parcours jugés intenables notamment – s’est ajouté « le management ». Ce jour-là, les salariés grévistes s’arrêteront 59 minutes à leur prise de poste ou après leur pause.

Contactée, RATP-Dev, l’exploitant du réseau Bibus, ne souhaite pas s’exprimer sur la situation particulière du salarié, confirmant cependant le changement de poste, « dans le cadre de l’organisation de l’offre de services ».

Soutien psychologique

Dans la soirée de dimanche, la direction indiquait « s’associer à la douleur de ses proches et de ses collègues et renouveler son soutien à sa famille ». Elle précisait « qu’une assistance psychologique » a été proposée « à l’ensemble des collègues du dépôt dans lequel il travaillait afin qu’ils puissent échanger avec un psychologue, 24 heures/24 ».

Des condoléances également adressées par François Cuillandre, président de la Métropole, assurant « aux collègues de cet agent que la Métropole comprend et partage bien évidemment leur émotion ».

Auteur : Delphine VAN HAUWAERT.

Source : Brest. Après un suicide, 95 % du personnel Bibus en grève, lundi 7 novembre (ouest-france.fr)

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