
Les orientations budgétaires de Brest Métropole ont été débattues ce vendredi en conseil. Alors que le flou demeure sur les dotations de l’État, un pilotage fin va s’avérer nécessaire pour ne pas flirter avec la zone rouge dans les années à venir.
Par Jean-Luc PADELLEC.
1-Le grand flou sur les recettes
On a changé de gouvernement, mais c’est toujours le flou pour les collectivités locales, qui ne savent pas quel effort leur sera demandé pour le redressement des finances publiques. Ni les dotations qu’elles percevront de l’État. Une situation inconfortable pour préparer un budget, comme l’a regretté le président de Brest Métropole François Cuillandre ce vendredi. Le gouvernement Barnier avait demandé une contribution à hauteur de 5 milliards, qui pourrait être ramenée à 2,2 milliards. Si le projet de la loi de finances est voté, ce qui n’est pas encore acquis, l’effort minimal demandé à Brest Métropole pourrait osciller entre 3,30 M€ et 8,50 M€, selon Yann Guével, vice-président aux finances, qui navigue toujours à vue.
2-Un ratio de désendettement toujours dans le vert
Le gel de la TVA transférée, lui, semble acté, et ne sera pas indolore. Pas plus que la hausse progressive du taux de cotisation employeur à la CNRACL (Caisse des retraites des fonctionnaires territoriaux et hospitaliers). Dans ce contexte national marqué du sceau de la rigueur, il est heureux que la métropole préserve ses grands équilibres financiers à la fin 2024. Malgré le très fort niveau d’investissement consenti pour financer le projet « Mon réseau grandit » (78 M€) sans compter le reste (76 M€), la dégradation de l’épargne brute reste « sous contrôle », avec une baisse de 9 % entre le compte administratif 2023 et celui de 2024. Toujours dans la zone verte, le ratio de désendettement s’établit à 6,6 années d’épargne brute.
3-Nouveau record d’investissement en 2025
Pour l’exercice 2025 et les suivants, le feu orange va s’allumer. Alors que les dépenses d’investissement vont atteindre un record (244 M€ au total, dont 111 M€ hors projet Mon réseau grandit), l’enjeu sera de piloter très finement la trajectoire de ré-endettement assumée de la métropole, en dégageant des soldes d’épargne suffisants pour continuer d’autofinancer le programme d’investissement. « Le contexte induit des tensions sur notre situation financière, mais aucun projet auquel nous nous sommes engagés ne sera annulé », a promis Yann Guével, dont la feuille de route est de rester dans un ratio de désendettement se situant sous la barre des dix ans pendant la durée du projet « Mon réseau grandit », sachant que l’entrée en zone rouge est fixée à douze ans.
4-L’épargne nette va fondre jusqu’en 2029
Les prospectives financières d’ici 2029 laissent entrevoir une évolution des recettes de fonctionnement de 1,8 % par an, inférieures aux dépenses qui se situeraient à 2,5 %. En dépenses d’investissement, Brest Métropole prévoit 572 M€ sur la même période, avec un glissement de ce plan de mandat sur le suivant. Alors que le niveau d’investissement moyen de la collectivité avant le projet de tramway était de 65 M€ par an, le retour à ce régime de croisière n’est pas prévu d’ici 2029. Résultat : le stock de dette devrait atteindre son niveau le plus haut en 2029, avec 575 M€. De quoi peser lourdement sur l’épargne nette de la métropole, qui tomberait alors de 35 M€ à 12 M€ en 2029.
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