
Par Amélie THOMAS
Mireille Cann a contribué à la sauvegarde de la rue Saint-Malo. À 75 ans, elle poursuit son engagement et porte un nouveau projet : la création d’une salle de spectacles.
D’un pas vif, Mireille Cann arpente la rue Saint-Malo, l’une des rares artères de Brest à avoir échappé aux bombardements. Des vacanciers, bravant la pluie, découvrent les lieux avec émerveillement. La rue, autrefois moribonde, est devenue une attraction touristique.
« Il y a un défilé constant, c’est trop », souffle Mireille Cann, qui pourtant, ne peut s’empêcher de prendre le temps de conter l’histoire de la rue. Elle en est la gardienne. Installée dans l’une des maisons depuis 1990. « C’est ici ma vie. Je suis vissée à cette rue », sourit la Brestoise de 75 ans, maman de quatre enfants.
Un long combat
Elle a découvert la rue un jour d’hiver en 1988, « en compagnie d’un beau garçon ». Elle y est revenue quelques mois plus tard, sous le soleil cette fois, pour les besoins d’un tournage. L’endroit est sale, jonché de détritus. Mais la magie opère. « Je me suis dit que c’était un lieu super pour organiser des fêtes », se remémore Mireille Cann, qui a exercé de nombreux métiers dont celui de marionnettiste. Sauf que la Ville a d’autres plans, rachetant progressivement les maisons en vue de les détruire.
En juillet 1989, elle crée l’association Vivre la rue. « L’objectif était la sauvegarde de la rue, promise à la démolition ». Un an plus tard, Mireille Cann s’installe dans l’une des baraques. « Le combat a été long, avec beaucoup de violences. J’ai reçu de nombreuses menaces de mort, des maisons ont été incendiées, raconte la septuagénaire. C’était aussi une magnifique aventure, des liens se sont créés et on a obtenu gain de cause ! »

Dernière édition des Beaux dimanches
Au fil des ans, une scène a été installée, un espace de création aménagé… Et les fêtes, bien sûr, se succèdent. Dont les fameux Beaux dimanches, nés en 2005. La dernière édition se tiendra le 10 septembre. Mireille Cann passe la main sur l’organisation de ces festivités.
Il faut renouveler le rendez-vous, inventer quelque chose de nouveau.
Et ce tout en préservant l’idée originel : « Se faire rencontrer les générations et faire venir des artistes pour les aider à vivre. »
Mireille Cann est confiante. L’association ne manque pas de forces vives et surtout de bonnes idées, forte d’une centaine de membres dont une trentaine de membres actifs. « Nous avons une bonne équipe. »
Une salle de spectacle en projet
Mireille Cann n’abandonne pas le navire, loin de là. « Il y a encore plein de choses à faire. » En haut de la pile : la création au sein d’une maison, d’une salle de spectacles, d’une capacité de 80 personnes. La réflexion est engagée. Reste à trouver les financements.
URL de cet article: https://lherminerouge.fr/brest-mireille-cann-gardienne-de-la-rue-saint-malo-cotebrest-13-08-23/