Pour la sixième fois à Brest (Finistère), une distribution alimentaire a été organisée pour distribuer aux étudiants des produits alimentaires et d’hygiène. Un succès grandissant qui inquiète.
Calmes et disciplinés, ils étaient nombreux ce mardi à faire la queue dans le hall de la Fac des Sciences et Techniques de l’UBO. Une initiative de l’association l’Union Pirate finistérienne pour venir en aide aux étudiants en situation de précarité. C’est déjà la sixième fois que nous organisons cela
, explique Clara Vanez, vice-présidente de l’association. L’année dernière nous avions eu 200 à 300 étudiants qui étaient venus. Cette année, nous en aurons 400 ou 500 en l’espace de deux heures. Cela nous inquiète fortement.
En cause ? Une paupérisation croissante des populations étudiantes qui n’arrivent plus à s’en sortir. La revalorisation des bourses a été de 4 % quand l’inflation est, elle, de 5,8 %
, souligne Jonas Rousseau-Morvan, secrétaire de l’Union Pirate finistérienne. À cela, s’ajoute une diminution des portions au restaurant universitaire, ainsi que du choix des sandwichs, catastrophiques d’un point de vue nutritionnel.
Collectés samedi auprès des clients du Leclerc du centre-ville, les produits ont été distribués, de 12 h à 14 h 30, sans aucun critère discriminant. Chaque étudiant avait droit à cinq produits alimentaires ou d’hygiène auxquels pouvait se rajouter un paquet de serviettes périodiques pour les personnes menstruées,
rajoute Clara Vanez, car nous estimons qu’elles n’ont pas à être pénalisées pour cela.
Un petit boulot à côté
Aujourd’hui, 46 % des étudiants disent sauter des repas pendant l’année universitaire, un étudiant sur deux est obligé d’avoir un petit boulot à côté pour s’en sortir et ¼ des bénéficiaires des Restos du cœur sont des étudiants. Peu d’étudiants ont la chance d’être aidé par leurs parents
, ajoute Clara. Certains prennent juste le loyer à charge mais ce n’est pas suffisant pour que l’étudiant paye tout le reste, son alimentation, ses transports, ses soins… Faute de moyens, il y renonce ou prend un travail, ce qui est souvent préjudiciable à ses études.
Produits en mains, les étudiants étaient invités à s’inscrire pour une prochaine distribution. Nous espérons faire cela une fois par mois, voire une fois toutes les deux semaines si nous y parvenons
, assure Jonas Rousseau-Morvan. C’est vraiment une bonne initiative
, explique Kinnâra, 22 ans, étudiante à l’UFR de Sciences de l’UBO. J’arrive à gérer mon budget parce que je ne sors pas beaucoup. Du coup, il me reste 140 € par mois pour manger. Mais il y a bien pire que moi.
Source : Brest. Une distribution alimentaire pour aider les étudiants à manger (ouest-france.fr)