« Ça me fait mal au ventre » : fin programmée de la Lampaulaise de salaisons à Ergué-Gabéric (LT.fr-28/02/25)

Lampaulaise de salaisons. (Le Télégramme/Olivier Scaglia)

L’outil industriel, aujourd’hui propriété de la Cooperl, n’a finalement pas trouvé preneur. À Ergué-Gabéric, la Lampaulaise de salaisons cessera la quasi-totalité de son activité en décembre. Fin de parcours programmée pour 73 salariés.

Par Olivier SCAGLIA.

« Ça me fait mal au ventre ! Je savais que ça serait compliqué, mais on a toujours des espérances… » Âgée de 62 ans, dont 42 passés dans les murs de l’usine d’Ergué-Gabéric, Christine vient de recevoir la médaille du travail grand or, mise à l’honneur, ce vendredi 28 février, comme neuf autres salariés de la Lampaulaise de salaison. Mais la fin de l’outil, propriété de la Cooperl depuis 2017, est cette fois bel et bien programmée à décembre 2025, faute de « rentabilité » et d’une « baisse de la consommation ».

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Alors, si les hommages sont sincères, les carrières épaisses dans les mémoires et marquées dans les corps, l’ambiance n’y est évidemment pas. Dans la triste salle de pause de l’usine, la petite cérémonie ne rassemble d’ailleurs que très peu des 86 titulaires qu’emploie aujourd’hui encore l’usine mise en route en 1997 par les descendants du charcutier gabéricois Jean Gouiffès (1912-1996).

73 salariés en deux vagues de 24 et 49 personnes

Soixante-treize de ces salariés quitteront l’entreprise à la faveur d’un accord de « mobilité externe » négocié par la CFDT dans le cadre du dispositif de Gestion prévisionnel de l’emploi et des carrières (GPEC), ainsi que le confirme un délégué syndical régional, « économisant un Plan de sauvegarde de l’emploi ». L’horizon du groupe Cooperl, c’est au plus près Lamballe. Au plus loin Narbonne.

La dernière réunion de négociations s’est tenue mercredi

« La dernière réunion de négociations s’est tenue mercredi 26 février », confirme Fabrice Morvan, 56 ans, directeur d’un site qu’il connaît sur le bout des doigts pour y travailler depuis une trentaine d’années. Vingt-quatre premiers salariés quitteront l’entreprise pour ainsi dire de leur plein gré en septembre. Principalement ceux des services supports. Quarante-neuf autres suivront en décembre. Selon le responsable du site, il est prévu que 18 de la centaine de salariés (en comptant les intérimaires) continuent à faire tourner une ligne de produits grillés en 2026.

Reconversion ou replacement : scénario difficile pour le contingent de quinquas

« Ce qui est important, c’est de pouvoir accompagner les salariés dans leur reconversion », commente Fabrice Morvan. L’effectif ne compterait qu’une dizaine de personnes très proche de la retraite. Et un important contingent de quinquagénaires pour lesquels le scénario à venir paraît moins simple. Ils bénéficieraient d’une bienveillance des acteurs agro-industriels du secteur. Mais, dans les vestiaires de la Lampaulaise, on est plutôt dubitatif. D’autant que la réalité porte aussi parfois le nom de troubles musculosquelettiques. « Et ils ont allongé l’âge légal du départ à la retraite », lâche discrètement un salarié en serrant les dents.

Il y eu ici jusqu’à 320 personnes sortant 12 000 t de produits

Le site gabéricois de la Lampaulaise de salaisons devrait continuer à tourner dans sa configuration normale jusqu’en septembre. Soit quatre lignes de découpe et emballage de tranche fines de porc. L’outil gabéricois en sortait environ 4 500 t ces dernières années.

Implantée rue de Galilée, l’usine en a vu tourner des propriétaires. « Sept », compte Fabrice Morvan. « Il y eu ici jusqu’à 320 personnes sortant 12 000 t de produits. »

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Source: https://www.letelegramme.fr/finistere/quimper-29000/ca-me-fait-mal-au-ventre-fin-programmee-de-la-lampaulaise-de-salaisons-a-ergue-gaberic-6769023.php

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