Canicule : entre vague de chaleur et austérité, les hôpitaux en surchauffe à l’approche de l’été (H.fr-1/07/25)

Alors que la chaleur accable la France, les hôpitaux abordent la période des vacances sans moyens supplémentaires.
© Jacques Witt/POOL/REA

Alors que les annonces de fermetures de services, la nuit, se multiplient en pleine vague de chaleur, les soignants dénoncent une nouvelle salve d’austérité voulue par le gouvernement.

Par Cécile ROUSSEAU.

La tension monte à mesure que le thermomètre s’affole. En ce début juillet, pas un jour ne passe sans annonce de fermeture de services d’urgence la nuit ou de mise en place de la régulation 24 heures sur 24 via le 15, comme dans le Calvados, le Gard, les Côtes-d’Armor…

Cette dernière mesure, censée pallier provisoirement le manque d’urgentistes et organiser le tri des patients, s’est généralisée. À tel point qu’elle est devenue l’alpha et l’oméga de la politique de soins d’urgence du gouvernement qui l’a inscrite dans la durée avec l’instauration du SAS (Service d’accès aux soins – prise en charge d’une urgence non grave dans les 48 heures), il y a plus de deux ans.

Des coups de rabot qui amplifient le coup de chaud

Alors que la canicule déferle sur le pays et que la saison touristique est sur le point de démarrer, partout, l’accès aux soins est déjà compliqué. En Mayenne, l’accueil aux urgences est régulé en permanence avec parfois un seul Smur (structure mobile d’urgence et de réanimation) disponible à l’échelle du département.

À Voiron (Isère), les urgences n’acceptent plus personne à partir de 18 heures depuis mars. « Il faudrait 30 lits d’aval pour les rouvrir, mais on ne nous les a annoncés… que pour novembre 2026. C’est insupportable », déplore Cyrille Venet, anesthésiste-réanimateur et secrétaire général du SNMH-FO (Syndicat national des médecins hospitaliers-FO).

Si Emmanuel Macron avait promis en 2023 de désengorger les urgences en dix-huit mois, donc d’ici fin 2024, la situation ne cesse de se déliter. Dès le mois de mai, les institutions représentatives des services d’urgence, dont le syndicat Samu-Urgences de France, s’alarmaient : « Pourquoi le scandale des lits brancards, la crise de la psychiatrie et la fermeture des Smur se poursuivent-ils dans l’indifférence ? (…) 37 millions de Français ont recours chaque année aux structures de médecine d’urgence. Ils attendent des décisions concrètes. Nous aussi. »

À rebours des besoins, le 23 avril, une circulaire Bayrou visant « l’efficience et la performance des établissements de santé », transmise aux agences régionales de santé et aux directions hospitalières, exigeait au contraire de nouveaux coups de rabot. Dans la même veine, la semaine passée, le gouvernement a préconisé pas moins de 1,7 milliard d’euros d’économies sur les dépenses de santé de 2025.

Les premiers tours de vis commencent d’ailleurs à se faire ressentir. Au centre hospitalier de Laval (Mayenne), pas moins de 50 suppressions de postes sont envisagées. Après une mobilisation massive et l’occupation de la salle du conseil de surveillance par 200 soignants vendredi 27 juin, cette décision a été gelée au moins durant l’été.

Sur le terrain, les professionnels de santé se démènent aussi pour trouver des solutions. À Royan (Charente-Maritime), haut lieu balnéaire, alors que la direction de l’hôpital pensait pouvoir recruter le personnel nécessaire au fonctionnement estival, l’agence régionale de santé Nouvelle-Aquitaine n’a pas validé le recours à une majorité de médecins à diplôme hors union européenne (Padhue). Depuis, plus de 30 maires des communes alentour ont repris le flambeau et poursuivent la bataille.

Sur le même sujet à visionner également: L’entretien accordé par le Dr Christophe Prudhomme à BFMTV ce lundi 30 juin 2026

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Source: https://www.humanite.fr/social-et-economie/assurance-maladie/canicule-entre-vague-de-chaleur-et-austerite-les-hopitaux-en-surchauffe-a-lapproche-de-lete

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/canicule-entre-vague-de-chaleur-et-austerite-les-hopitaux-en-surchauffe-a-lapproche-de-lete-h-fr-1-07-25/

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