
Le Pays bigouden s’est mobilisé en masse, samedi 25 février 2023, à Pont-l’Abbé (Finistère), pour défendre la filière pêche face aux conséquences du plan de sortie de flotte et du prix du gazole.
« Le plan de casse va faire mal. Si on laisse crever la pêche, ça nous impacte directement », dénonce Alicia Rouiller qui travaille à la filature Le Drezen, à Treffiagat (Finistère), où on fabrique des filets depuis 1929.
Face aux conséquences du plan de sortie de flotte, qui concerne 22 bateaux dans le Pays bigouden, l’inquiétude est vive. À ses côtés, son mari, Christopher Kerloc’h, patron pêcheur ajoute : « On est là pour tout. Le prix du gazole, les quotas… ». Au total, 500 manifestants se sont rassemblés samedi 25 février 2023, à Pont-l’Abbé (Finistère), pour la sauvegarde de la filière pêche, qui emploie ici 5 000 personnes.
« Ce sont des petites entreprises qui sont fragilisées les unes après les autres. Si c’était une grosse usine, ça ferait du bruit à Paris », affirme au micro Stéphane le Doaré. Le maire de Pont-l’Abbé, à l’origine de la manifestation, se sait attendu au tournant.
Entouré des maires du Pays bigouden, de la députée Liliana Tanguy, mais aussi d’élus régionaux, il annonce une réunion dès ce lundi avec le préfet.
La menace d’une interdiction de pêche dans les aires marines protégées
L’urgence, c’est d’abord le prix du gazole, au sujet duquel une aide de l’État va être demandée au moins jusqu’à la fin de l’année. « La décarbonation, le renouvellement de la flotte, ça prendra du temps. »
Ensuite, vient la question des droits de pêche attachés aux bateaux qui partent à la déconstruction. « Nous exigeons que ces licences reviennent au quartier maritime du Guilvinec. »
Autre sujet d’inquiétude : le projet de directive européenne visant à interdire la pêche dans les aires marines protégées. Celle-ci signerait, selon l’édile de Pont-l’Abbé, « la fin de la pêche en Pays bigouden ».
À ce sujet, Daniel Cueff, élu à la Région, assure que des contre-propositions vont être portées à la Commission européenne. À l’issue du rassemblement, Yvan Le Lay, patron de deux bolincheurs, reste sceptique : « Est-ce qu’il y a une volonté politique de maintenir une pêche artisanale en France ? À l’heure actuelle, nos ministres, nos institutions ne nous donnent pas de bons signaux. »
Elsa GAUTIER