Ce qu’il faut retenir de l’interview de Michel Barnier : le déni (H.fr-3/12/24)

« Il y a beaucoup de tensions, de sentiments d’injustice et de colère dans le pays – Ma porte reste ouverte, je suis à l’écoute », a martelé comme à son habitude le premier ministre © LUDOVIC MARIN /AFP

Alors qu’il risque d’être renversé dès ce mercredi 4 décembre à l’Assemblée nationale, le Premier ministre s’est exprimé ce soir au 20h de TF1 et de France 2 pour appeler les députés à la responsabilité. Une tentative d’éviter la chute de son gouvernement.

Par Margot BONNERY.

Le gouvernement risque-t-il d’être renversé ? Menacé de censure par la gauche après avoir déclenché le 49.3 pour faire adopter le texte du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, Michel Barnier s’est exprimé ce mardi lors du journal télévisé de 20h sur TF1 et France 2.

« Il y a beaucoup de tensions, de sentiments d’injustice et de colère dans le pays – Ma porte reste ouverte, je suis à l’écoute », a martelé comme à son habitude le premier ministre. Écouter mais sans accepter les propositions ou négocier. Sur les plateaux de France 2 et TF1, Michel Barnier a évité les questions des journalistes, tournant autour du pot en rejetant la faute sur « Jean-Luc Mélenchon, l’extrême gauche et ses amis ».

L’électorat du RN pris à témoin

Pour faire pression contre la motion de censure, le premier ministre a voulu prendre l’électorat du Rassemblement national à témoin. « Vont-ils se sentir respectés ? », s’est-il interrogé. « Le bien commun du pays est significatif pour les Français. Contrairement à certains hommes et certaines femmes politiques, ces derniers sont lucides : la situation du pays est grave. »

Quitte à plonger un peu plus le pays dans une crise politique, Michel Barnier a tenu à affirmer une certaine fermeté : son texte ne bougera pas, a-t-il affirmé. « Près de 18 millions de Français verront leur impôt sur le revenu augmenter, d’autres en paieront pour la première fois parce qu’on n’aura pas pu inscrire dans la loi de finances la réindexation qui est prévue, que j’ai prévu, pour le barème des tranches d’impôt. C’est inéluctable », affirme l’homme de 73 ans. « Les députés qui votent la censure vont devoir rendre des comptes aux Français. »

Lorsque les journalistes demandent au premier ministre s’il souhaite élargir le socle commun, ce dernier élude, mais sans pour autant évoquer qui pourrait en faire partie. Quant à une éventuelle démission du chef de l’État, le premier ministre a rejeté la question. Un peu plus tôt, Emmanuel Macron a lui-même réagi à cette éventualité : « Ça n’a pas de sens », a-t-il lancé depuis l’Arabie saoudite. Avant d’évoquer le « cynisme insoutenable » du Rassemblement national et « la perte de repères complète » du Parti socialiste qui entendent censurer Michel Barnier et son gouvernement. Comme ils l’affirment pourtant depuis le premier jour.

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Source: https://www.humanite.fr/politique/article-49-3/ce-quil-faut-retenir-de-linterview-de-michel-barnier-le-deni

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