
Près de 300 personnes « unies contre l’immigration jetable » ont défilé ce samedi 18 février dans les rues du centre de Nantes pour redire leur opposition à la création d’un centre de rétention administrative, « ici comme ailleurs ».
Toujours sur la brèche. Les opposants au projet de création d’un centre de rétention administrative (CRA) en Loire-Atlantique demeurent plus que jamais mobilisés. Dans le cadre d’un appel national lancé à quelques jours de la présentation du projet de loi « asile et immigration » devant le Sénat, près de 300 personnes unies contre l’immigration jetable
ont manifesté dans les rues du centre-ville de Nantes, samedi 18 février, en fin d’après-midi.
Nous restons radicalement contre la mise en œuvre d’un CRA à Nantes comme ailleurs
, énonce Jean Brunacci, du syndicat Solidaires, tandis que le cortège formé de militants associatifs, de syndicalistes, d’élus et de citoyens engagés se formait sur la place du Bouffay. Un centre de rétention administrative est une prison qui ne dit pas son nom
, répète Annie Richard pour la Ligue des droits de l’Homme (LDH). Avec ces lieux de privation des libertés, on assimile les sans-papiers à des délinquants en les enfermant dans des conditions épouvantables
alors même que le défaut de titre de séjour n’est pas considéré comme une infraction.
Au passage, les manifestants soulignent que la France a déjà été condamnée à neuf reprises par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour l’enfermement d’enfants dans les CRA. C’est d’autant plus inquiétant que la nouvelle loi de Darmanin risque de multiplier le nombre de centres et de lieux de rétention administrative
, craint une autre militante de la LDH.
Tollé
Le 4 octobre dernier, l’annonce, par le ministre de l’Intérieur, de la création d’un CRA en Loire-Atlantique en réponse au sentiment d’insécurité à Nantes, avait provoqué un tollé. Il établissait un raccourci inadmissible entre délinquance et immigration.
Dès la publication de ce communiqué, plusieurs élus de Nantes et de la Métropole se sont clairement positionnés contre un tel projet. Samedi, plusieurs élus EELV, dont Hélène Naulin et François Prochasson, ont participé au rassemblement.
La prochaine mobilisation nationale est fixée au 4 mars, contre le projet de loi « asile et immigration ».
RC (Presse Océan)