Un bon demi-millier de personnes – anciens et un plus jeunes – ont manifesté à Pontivy, ce jeudi 20 mars 2025, pour les retraites mais aussi l’accès aux soins.
Par Pierre BERNARD.
À ses lèvres rouge carmin sont montées les paroles de la colère et du désarroi. Roseline, 70 ans et chapeau pimpant, n’a pas feint ses courroux, ce jeudi midi, à Pontivy, aux côtés de plusieurs centaines de manifestants. Car si cette Briochine gagne 2 000 € chaque mois de pension, elle sait tout à fait le désarroi d’autres retraités.
« Beaucoup ont moins de 1 000 € mensuels ! S’ils sont propriétaire, ça va à peu près mais s’ils ont un loyer, certains crèvent, et désolé pour ce mot vulgaire. Les Restos du cœur sont là aussi pour les anciens », s’emporte la septuagénaire, venue, comme les autres, pour la « reconquête de la sécurité sociale, l’accès aux soins et la hausse du pouvoir d’achat ».
« Je suis affolée »
Dans le cortège pavoisé de drapeaux aux couleurs des différentes unions syndicales, tous avaient la mine grave des périodes troublées. « Moi, je suis affolée, s’agace Lydie, venue de Lamballe (22). Je gagne 1 300 € par mois de retraite, ça va, mais je me sens très concernée pour mes enfants ! Mon gendre a fait son calcul de départ de l’âge à la retraite, ce sera 70 ans pour lui ! Et ma fille, enseignante, n’a que 29 ans mais est déjà cassée par le système. Elle tiendra comme jusqu’à ses 65 ans ? »
Cette question a cheminé partout dans ce chapelet de manifestants à l’humeur assombrie malgré le soleil et l’arrivée imminente du printemps. « Si on est là, c’est parce que c’est du sérieux ! Moi, j’ai 80 ans, et je pense aux autres qui arrivent derrière ! Comment vont-ils faire ? », s’interroge Josette, de la région rennaise.
« Aider nos enfants »
Si l’on prête régulièrement aux retraités une image d’hommes et de femmes heureux, il n’en est donc rien, ce jeudi midi, à Pontivy. « Non, les retraités ne sont pas des nantis, martèle d’ailleurs Hervé. Nous sommes en colère ! On veut pouvoir faire face aux coûts croissants de la vie et on exige un meilleur système de santé ».
Catherine, 75 ans, 1 800 € net par mois et le sourire doucement perdu, veut également pouvoir aider ses enfants. « Ma fille de 30 ans est au chômage, si je ne peux pas l’aider, qui le fera ? La précarité de nos enfants et petits-enfants me fait peur ».
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