Ces associations bretonnes protestent contre l’arrêt des coopérations avec le Burkina Faso. (OF.fr – 13/09/23)

À Rennes, une vingtaine de personnes représentant une demi-douzaine d’associations se sont rassemblées, mercredi 13 septembre 2023, pour manifester leur soutien au peuple burkinabé.
À Rennes, une vingtaine de personnes représentant une demi-douzaine d’associations se sont rassemblées, mercredi 13 septembre 2023, pour manifester leur soutien au peuple burkinabé. | OUEST-FRANCE

Par Olivier MÉLENNEC.

La France a décidé de suspendre tous les projets de coopération menés au Burkina Faso. Aucun financement de l’État n’est plus accordé aux associations présentes dans ce pays. En Bretagne, trois rassemblements ont eu lieu, ce mercredi 13 septembre 2023, pour protester contre les « sanctions » du gouvernement français.

Le torchon brûle entre la France et le Burkina Faso depuis l’arrivée au pouvoir dans ce pays d’Afrique de l’Ouest d’un militaire, le capitaine Ibrahim Traoré, à la suite d’un coup d’État. Les associations bretonnes présentes au Burkina Faso s’inquiètent des répercussions de ces tensions politiques sur leurs projets de coopération. Ce mercredi 13 septembre 2023, trois rassemblements de soutien au peuple burkinabé étaient organisés à Rennes, Lorient et Questembert.

L’État suspend son soutien financier aux associations

La France a déjà suspendu la délivrance de visas aux ressortissants burkinabés et Air France ne dessert plus Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. Désormais, à la demande du ministère français des Affaires étrangères, les établissements et services de l’État sont priés de suspendre tous les projets de coopération menés au Burkina Faso, mais aussi au Mali et au Niger, « avec des institutions ou des ressortissants de ces trois pays »

« Tous les soutiens financiers doivent également être suspendus, y compris via des structures françaises, comme des associations, par exemple », précise un mail adressé à des établissements et services de l’État en début de semaine. En conséquence, l’Agence française de développement (AFD) va cesser de financer les projets de coopération, en cours ou à venir, dans les trois pays africains visés.

« Nous continuerons à collaborer avec nos partenaires et amis burkinabés, affirme Hervé Le Gal, au nom de l’association Ingalañ, basée à Rochefort-en-Terre (Morbihan). Nous dénonçons les sanctions du gouvernement français et demandons le rétablissement des visas pour nos sœurs et frères burkinabés. »

L’association bretonne Ingalañ forme les agriculteurs du Burkina Faso. Formation au compostage selon la technique bokashi qui permet d’obtenir de l’engrais organique en trois semaines. | DR

« Nous avions un projet validé qui devait démarrer cet automne, poursuit Hervé Le Gal. On s’attend à ne jamais avoir l’argent. Cela nous complique l’existence. »

Pas question pour autant d’abandonner le travail de terrain mené avec les partenaires burkinabés. « Nous rejetons cette injonction du gouvernement français, ajoute Hervé Le Gall. Si nos activités vont être sérieusement impactées, nos motivations de solidarité sont aujourd’hui décuplées. »

Présente au Burkina Faso depuis quinze ans, Ingalañ y mène des projets dans le domaine de la souveraineté alimentaire et de l’agroécologie. L’un de ses partenariats vise à produire du compost japonais (bokashi). « Cette méthode permet d’obtenir un engrais biologique performant en trois semaines, souligne Hervé Le Gal. C’est vital pour un pays comme le Burkina Faso confronté à la flambée du prix des engrais chimiques du fait du conflit ukrainien. »

« On ne joue pas l’apaisement »

Également engagée au Burkina Faso, l’association brétillienne Burkina 35 fait réaliser des forages pour améliorer l’accès à l’eau. « Nous souhaitons rester à l’écart du conflit entre gouvernements, souligne Fernand Etiemble, son vice-président. Il n’y a pas de sentiment anti-français au Burkina Faso et nous sommes soucieux de continuer à travailler avec nos partenaires là-bas. Interrompre les vols et cesser la délivrance des visas, ce n’est pas bon pour notre action. »

Du côté de l’Union des Burkinabés du Grand Ouest de la France (UBGOF), la consternation est de mise devant l’« escalade » en cours. « On ne joue pas l’apaisement, constate Calixte Tiendrebeogo, au nom de l’UBGOF. Or, il y a tout à gagner à cette coopération internationale. »

Une centaine d’associations bretonnes sont investies au Burkina Faso. Très pauvre, ce pays d’Afrique subsahélienne est peuplé de 24 millions d’habitants, à 80 % ruraux. Les actions de solidarité menées au Burkina Faso sont de nature très variée. Elles concernent l’éducation, l’agriculture (élevage, maraîchage…), la santé, l’eau, etc.

Source : Ces associations bretonnes protestent contre l’arrêt des coopérations avec le Burkina Faso (ouest-france.fr)

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